Pour ses 25 ans, le Toulousain Écotone a fait sa mue

Situé à Labège en Haute-Garonne, Écotone, spécialisé dans la réalisation des volets faune et flore des études règlementaires, a choisi de se transformer en société coopérative de production (Scop). Ce changement de statut permet au bureau d’études d’ouvrir une nouvelle page de son histoire, démarrée il y a vingt-cinq ans, en 1998.

Une nouvelle ère s’ouvre pour Écotone. Cette année, le bureau d’études de Labège, qui réalise des études réglementaires sur la biodiversité, a muté. La société à responsabilité limitée (SARL) a laissé place à une Scop où les salariés sont associés majoritaires. « Lors de la création d’Écotone, nous avions hésité entre le statut SARL et Scop. Bien que nous ayons choisi le premier, nous avons essayé de travailler dans l’esprit du second, avec la volonté que toutes les décisions soient prises à l’unanimité. En 2021, nous avons été confrontés à du changement dans la composition de notre équipe. Le passage en Scop nous est apparu comme une solution pour ouvrir une nouvelle page par la suite », explique Marie Winterton, cofondatrice du bureau d’études.

Ce changement n’a cepedant pas été sans difficultés. « L’entreprise a pris en une vingtaine d’année une certaine valeur financière. Elle ne peut être vendue à un prix dérisoire. Il fallait trouver une solution qui ne lèse pas les anciens associés, mais qui ne soit pas non plus trop onéreuse pour les nouveaux », détaille la cofondatrice. Aujourd’hui, seule une salariée sur douze n’est pas associée de la société coopérative. Et les associés ont investi des montants différents « selon leurs capacités financières ».

Un bureau d’études face à de nombreuses transformations

Cette nouvelle organisation n’est pas la seule transformation ou évolution qu’a connue Écotone. « Nous avons restreint notre activité géographiquement. À une époque, un de nos collaborateurs pouvait passer une semaine à Bayonne, à Brive ou dans l’Aveyron. Maintenant, nous allons uniquement agir sur l’ex-région Midi-Pyrénées et dans l’Aude et très peu en ex-Languedoc-Roussillon. La perception de notre profession a aussi évolué. Le volet biodiversité des études d’impact était peu pris en compte. Nous n’avions aucun poids. Nous sommes plus écoutés en amont des projets désormais. Notre travail est moins frustrant. Avant, on était face à de vraies catastrophes écologiques ! C’est moins le cas aujourd’hui », raconte la docteure en biologie.

Tous les aménageurs ne sont pas pour autant devenus de grands écologistes vertueux « Certains potentiels clients voudraient toujours qu’on ferme les yeux sur certains aspects. Mais nous n’allons pas changer nos expertises pour faire plaisir. Il en va de notre crédibilité. Nous restons droits dans nos bottes, quitte à refuser certains clients qui ne sont pas dans cet état d’esprit. De toute façon mettre les choses sous le tapis, c’est dévastateur à long terme pour les entrepreneurs, car tout finit par se savoir », juge Marie Winterton.

La société coopérative, « en pleine reconstruction », réfléchit à d’autres évolutions pour les mois qui viennent. Notamment en ce qui concerne le bien-être au travail ou des projets RSE. « Nous pourrions réfléchir sur le temps de travail. Nous voulons travailler moins et mieux pour éviter les burn-out. Nous pensons aussi à la mise en place des congés menstruels. Nous voulons également nous servir de nos expertises pour soutenir concrètement des projets écologiques sur notre territoire », énumère la cofondatrice.
Matthias Hardoy

Sur la photo : L’équipe d’Écotone au quasi complet. Marie Winterton, la cofondatrice du bureau d’études est la deuxième en haut en partant de la gauche. // Signature des statuts de la société coopérative par Marie Winterton. Crédit : DR.

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Écotone, qui a démarré avec trois associés, est monté jusqu’à dix sept collaborateurs avent de redescendre à douze salariés aujourd’hui. Le bureau d’études traite 240 contrats par an. Parmi ses clients : Toulouse Métropole, le conseil départemental de Haute-Garonne, la commune de Castanet-Tolosan, la direction des routes du Sud-Ouest (Dirso), les entreprises Lafarge, Autoroutes du Sud de la France et Airbus. Le bureau d’études revendique un chiffre d’affaires d’un peu moins de 850.000 euros en 2022.
Selon Marie Winterton, le numérique a aussi changé profondément sa profession car « il a permis un accès beaucoup plus rapide aux textes de lois les plus récents ».

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Source : https://www.touleco.fr/Ecotone-Un-changement-de-statut-pour-son-quart-de-siecle,37766