Ugo Mola qui, pendant quelques minutes, s’empare d’une baguette de chef d’orchestre. Lucas Tauzin qui s’essaye à la flûte traversière ou encore Sofiane Guitoune qui prend la pose devant une majestueuse harpe. Ces moments étonnants ont eu lieu lors de la rencontre organisée entre le Stade Toulousain et l’Orchestre national du Capitole de Toulouse ce mardi 14 mars à la Halle aux Grains.
Cet événement ouvert à la presse était organisé afin d’annoncer un concert le 22 mai, baptisé Le XV symphonique, dont l’objectif est de rassembler des fonds pour le fonds de dotation du Stade Toulousain [1] ainsi que pour deux programmes portés par l’Orchestre national du Capitole, Tous les matins d’orchestre et Demos, dont le but est de rendre la musique accessible aux enfants de milieux précaires et aux personnes en situation de handicap.
Deux structures qui valorisent le collectif
« Cette histoire démarre en 2008 avec l’Orchestre du Capitole qui joue un concert sur la pelouse du stade Ernest-Wallon. Puis, plus récemment, le Stade Toulousain et l’orchestre ont partagé un moment lors d’une compétition de cuisine. On peut voir beaucoup de ponts entre le rugby et la musique. Ce sont deux passions qui réclament énormément de travail depuis l’enfance et où le collectif l’emporte. On peut faire aussi, par exemple, le parallèle entre la fonction de chef d’orchestre et le poste d’entraîneur. Et puis, voir ou faire du sport, écouter ou jouer de la musique, ce sont des choses qui sont de l’ordre de l’essentiel », estime Francis Grass, l’adjoint à la Culture de la mairie de Toulouse, président du conseil d’administration de l’Orchestre national du Capitole.
Pour animer une telle rencontre, il fallait bien un musicien atypique comme Pierre Bleuse. Le chef d’orchestre au style bien reconnaissable (crâne rasé, physique plutôt musculeux, barbe très fournie mais parfaitement taillée) déborde comme d’habitude d’une énergie qui a dû plaire aux rugbymen dont une dizaine, à sa demande, se sont assis parmi les musiciens interprétant des extraits de la Symphonie du Nouveau Monde d’Antonín Dvořák. « C’est plus facile pour vous que si nous faisions l’inverse. Cela serait plus dur pour nous de vous accompagner au cœur de la mêlée », reconnaît avec malice le chef.
« Vous avez autour de vous autant de fans que de musiciens », leur confie avec le sens de l’accueil qui le caractérise Pierre Bleuse. En mai, ce ne sera pas lui qui tiendra la baguette, mais le chef Dylan Corlay. Les joueurs du Stade et les futurs spectateurs peuvent cependant être rassurés. Quelques rapides recherches permettent de découvrir que les deux hommes ont en commun le même genre de barbe et un goût certain pour la fantaisie et le partage.
Matthias Hardoy
Sur les photos : Le chef d’orchestre Pierre Bleuse et l’entraîneur du Stade Toulousain Ugo Mola. // Lucas Tauzin dialoguant avec un flutiste. // Sofiane Guitoune qui prend la pose devant une majestueuse harpe. // Paul Graou et Alban Placines au milieu de l’orchestre. Crédits : Rémy Gabalda - ToulÉco.
Notes
[1] Son objet est « de développer des projets d’intérêt général à caractère social, éducatif, environnemental et sportif ».