Le constructeur de maisons bois MMC se réorganise pour survivre à la crise

Dans un contexte de très forte turbulence - flambée des coûts de construction, chute de la demande et des ventes - le groupe MMC et son fleuron Amibois, constructeur de maisons bois, misent sur la rénovation.

Dans le secteur de la construction, les conséquences de l’inflation sont désastreuses et la crise est devenue réalité. En quelques mois, la flambée des coûts de matières premières s’est traduite par une hausse de 25 % du coût de construction des maisons neuves. « Cette hausse a été violente et rapide et nous n’avons pas eu d’autre choix que de la répercuter. Malheureusement, nos clients, eux-mêmes pénalisés par l’inflation et des conditions de financement dégradées, n’ont pas pu suivre », résume Frédéric Carteret, fondateur et dirigeant du groupe MMC.

En 2022, le constructeur a accusé une baisse des ventes de 30 %, atteignant même 38 % sur le dernier trimestre. Avec un chiffre d’affaires de 26,8 millions d’euros, en baisse de 20 % l’an dernier, MMC fait le choix vital de se réorienter vers la rénovation et le tertiaire. « Jusqu’à présent, la construction de maisons neuves représentait 75 % de notre chiffre d’affaires. 10 % provenaient de la rénovation et des extensions et 15 % du tertiaire. Aujourd’hui, rééquilibrer tout ça est une question de survie », explique le dirigeant.

Pas de plan social, mais de l’agilité

Densifier, faire de la petite promotion en direct et en Vefa pour construire des « maisons en bandes » sur des fonciers plus petits, plutôt que des maisons en bois premium. Voilà l’un des axes envisagés par Frédéric Carteret. Ce n’est pas le seul. Le constructeur compte aussi s’appuyer sur ses filiales. Fondé en 2003 sous l’entité Amibois, le groupe a, depuis, réalisé plusieurs opérations de croissance externe (Maisons Olmière, IMA Bois, Rénov Évolution, Charpentes & Maisons Bois Serge Goacolou), qui devraient lui permettre de diversifier son activité.

« Pour passer ce cap, nous allons nous appuyer sur toutes les équipes en place (130 salariés, NDLR). Il n’y aura pas de plan social, car on a besoin de tout le monde, mais il est important de faire preuve d’agilité en interne. » Les commerciaux qui, jusqu’à présent, vendaient des maisons neuves, travaillent sur les demandes de rénovation et sur le non-résidentiel (bureaux, cabinets médicaux, hôtellerie, crèches…)

Le constructeur veut aussi monter en puissance sur le volet de la rénovation et de l’extension en s’appuyant notamment sur ses équipes de charpentiers (Serge Goacolou), sur son unité de production industrielle de modules de surélévations et façades bois (IMA Bois). Objectif ? Faire progresser cette activité pour atteindre 30 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. « Notre savoir-faire en fabrication de façades en ossature bois représente une alternative pour la rénovation et l’isolation par l’extérieur de logements collectifs. » Le groupe toulousain a déjà rénové par ce biais un hôpital situé à Créteil en région parisienne.
Béatrice Girard

Sur la photo : Frédéric Carteret mise sur la rénovation et le tertiaire pour compenser des ventes de maisons neuves en chute libre. Crédit :Fred Amaroli -ToulÉco.

P.S. :

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