- Les artistes contemporains à la Drac
Pour laisser passer la lumière dans la galerie du premier étage de l’hôtel des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, dont le premier bâtiment a été construit au Ier siècle, l’artiste Sophie Bart a installé de grands écrans monochromes (rouge, jaune, gris, orange, bleu). Dans le bureau de la Direction régionale des affaires culturelles, hébergée depuis 1996 dans cet édifice, Classique T, une peinture/collage (huit bandes de couleur différente) de Sophie Bart, résonne avec les murs et le décor peint des faux lambris de la fin du XVIIe siècle.
Le mur blanc du centre de formation et de documentation de la Drac est recouvert de 210 moulages représentant des crânes, telle une vanité monumentale. La Collection 210/439, c’est son nom, est une œuvre collective débutée en 2001 sous la direction de l’artiste toulousain Philippe Poupet.
- Pleins feux sur la caserne Vion
C’est Katcross, du nom de deux artistes toulousains, qui a électrisé durant 2 heures 30 la visite de la caserne Vion ce samedi. Ce lieu d’un hectare, construit entre 1966 et 1972 par l’architecte Pierre Debeaux, associé à Pierre Brunerie, est toujours resté fermé au public. Et pour cause, la caserne était entièrement dédiée aux pompiers. Exceptionnellement, le public a pu se glisser dans le garage et gymnase, admirer l’auditorium, se frayer un chemin jusqu’à la piscine et la fosse à plongée.
Labellisée « Architecture Contemporaine Remarquable » en 2019 puis inscrite au titre des Monuments historiques en 2023, la caserne va faire l’objet d’une réhabilitation pour être transformée, sous la houlette de Sporting Promotion et de Vinci Immobilier, en nouveau lieu de vie pour les Toulousains avec espaces de restauration, travail et logements. Les pompiers, eux, déménagent.
- Un écrin de verdure au cœur de Toulouse
Entre le boulevard de la Marne, qui longe le canal du Midi, et la rue du Midi, se déploient 2,3 hectares naturels, là où poussent 330.000 plantes par an qui fleurissent les parterres de la ville d’octobre à mai. Les serres municipales, ce sont aussi 400 variétés d’espèces végétales obtenues de façon artificielle (violette, chrysanthème) et 2500 plantes d’intérieur. Les serres, ces rotondes en fer forgé, en fonte et en verre, édifiées en 1877 par Pommard et en 1893 par Tartux, classées au titre des monuments historiques en 1987, sont le clou de la visite.
- Remonter le temps à bord d’un bus
Allées Forain-François Verdier, deux bus SC10, rayés de bande orange, l’un avec une plateforme à l’arrière - comprendre un petit balcon sans fenêtre - circulent sur l’ancienne circulaire des boulevards. C’était l’itinéraire pour ceux et celles qui s’en souviennent de la ligne de bus 1, interrompue avec l’arrivée du métro en 1993. Cette animation était proposée par l’association pour la sauvegarde du patrimoine des transports urbains et interurbains toulousains. Celle-ci est en train de restaurer son neuvième bus, le Saviem-Chausson mis en service en 1962.
- L’affaire est dans le sac
L’endroit est méconnu, un peu oublié. Située sous l’imposant Palais de Justice, la crypte archéologique de Toulouse abrite les traces d’un riche passé : des sacs à procès, en toile de jute, suspendus hors de portée des rongeurs, contiennent des procédures judiciaires du parlement de Toulouse, le deuxième parlement créé en France après celui de Paris au milieu du XVe siècle. On y trouve des pièces de dossier : placards (=dénonciations), plaintes, PV d’audition utilisés jusqu’en 1789.
Audrey Sommazi
Photos : Rémy Gabalda-ToulÉco.