La manifestation contre l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, interdite par la préfecture du Tarn à la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a réuni samedi 8 juin, près de Puylaurens, plusieurs milliers d’opposants. Ils étaient 7000 selon les organisateurs, quatre fois moins selon les services de l’État, qui ont refait leurs comptes à trois reprises dans l’après-midi, donnant au départ le chiffre de 2500 à 3000 personnes puis 2000 et finalement 1600.
Baptisé « Roue libre », ce troisième week-end de mobilisation à l’appel des Soulèvements de la Terre, d’Extinction Rébellion Toulouse et de la Confédération paysanne, a donné lieu à des affrontements entre les forces de l’ordre, déployées massivement, et des manifestants radicaux, 1200 selon la police, venus avec une catapulte, des cocktails Molotov et des mortiers d’artifice, qui ont fait deux blessés de chaque côté.
Avant le départ, à 13h30, du lieu de rassemblement des différents cortèges, dont un a parcouru près de 8km à travers forêts, prairies et champs de blé pour tenter d’atteindre, en vain, un ouvrage lié au chantier de l’autoroute, les organisateurs avaient justifié leur action. « S’il nous faut agir dans l’illégalité, nous le ferons car nous sommes légitimes, forcés de lutter pour protéger le vivant », avaient répété les organisateurs. « Avec l’incendie volontaire d’un camion de police à l’aide de cocktails Molotov, une ligne rouge a été franchie cet après-midi. Il faut en finir avec cette violence bête et méchante », a réagi Christophe Ramond, président du Conseil départemental du Tarn, par voie de communiqué.
