À 25 ans, Adrien Macé espère se faire un nom. Il y a quelques semaines, dans la chapelle San Subra, quartier Saint-Cyprien à Toulouse, le jeune créateur toulousain a présenté sa première collection. "Palace" rime avec audace : jupes courtes, vestes échancrées, robes transparentes... Ses œuvres sophistiquées, provocantes et redoutablement sensuelles, ont fait sensation. « Le luxe m’a toujours attiré. Petit, je regardais les défilés à la télé et je rêvais déjà devant les tapis rouges », se souvient-il. Adolescent passionné, Adrien dessine, reproduit, tente déjà de créer. Au collège, à l’occasion de son stage d’observation chez Carrière Mariage, il rencontre Brigitte Grosso. Elle lui lance une promesse : « Le jour où je pars à la retraite, je t’aiderai. » Parole tenue. Elle deviendra sa modéliste et bien plus : « Mon binôme, mon mentor », confie-t-il.
Son premier défilé, modeste mais symbolique, se tient lors de la nuit de la Mode à Toulouse. « J’avais 17 ans », raconte-t-il, ému. En 2019, BTS Métiers de la mode en poche, le jeune créateur laisse passer le covid puis entame un « tour de France des matières » dont il rapporte des tissus, des inspirations et des dentelles de Caudry. Peu à peu, Palace prend forme. En plus de son goût affirmé, le jeune entrepreneur a une autre qualité : il sait s’entourer. Pour l’événement, les élèves du bac pro perruquier-posticheur du lycée Hélène Boucher ont pris soin de coiffer et maquiller ses modèles, parmi lesquelles quelques amies à lui mais aucune professionnelle.
« Les créateurs et artistes toulousains ne sont pas assez mis en lumière »
Adrien Macé souhaite désormais faire vivre sa collection. « Je voudrais commercialiser certaines pièces, sur internet ou en boutique, en les adaptant pour les rendre plus ’portables’ : allonger de quelques centimètres, opter pour une matière moins transparente ou ajouter une doublure... », détaille-t-il. Quant au prix, il devrait être raccord avec son positionnement et son investissement. « On est sur du haut de gamme made in France, avec de très jolies matières », indique-t-il. Ainsi, pour acquérir cette superbe veste à sequins, dont les motifs chevrons ont demandé « un très gros travail de patronage et de coupe », il faudra probablement débourser « au minimum 900 euros ».
La dernière - et somptueuse - robe de "Palace" (ci-dessous) est une fenêtre sur l’avenir. « Dans ma prochaine collection, j’aimerais exploiter ce contraste entre le délicat de la dentelle et les matières synthétiques, plus brutes », annonce le créateur. En parallèle, il a fondé et préside la toute nouvelle association Club 54, qui compte déjà une trentaine de membres. « L’idée est de fédérer les créateurs et artistes toulousains du milieu de la mode, qui, malgré leur talent, ne sont pas assez mis en lumière », déplore-t-il.
À terme, Adrien Macé espère simplement « vivre de sa passion », et pourquoi pas ouvrir ses propres boutiques. Mais son rêve ultime serait « d’habiller Lady Gaga ou Mylène Farmer ». Quelqu’un pourrait-il leur passer le message ?
Marie-Dominique Lacour
Sur les photos : Lancement de la première collection "Palace" d’Adrien Macé, jeudi 6 février 2025, à la chapelle San Subra, à Toulouse. Crédit : Hélène Ressayres - ToulÉco.