Comme la Banque de France début septembre, le tribunal de commerce de Toulouse, l’Urssaf Midi-Pyrénées et la Direction régionale des finances publiques (DRFiP) d’Occitanie et de la Haute-Garonne dressent un bilan loin d’être catastrophique de la conjoncture économique régionale et départementale de cette année 2025. Ainsi, à la fin du premier semestre, l’activité des entreprises haut-garonnaises est en retrait (-0,2 %), légèrement en dessous de la tendance nationale (+0,1 %), mais l’activité des PME se maintient en Haute-Garonne (+0,3 %) et en Occitanie (+0,1 %), à rebours de la tendance nationale (-2,1 %). Autre nouvelle positive, la dynamique de création d’entreprises commerciales se poursuivrait en 2025 (+15,53 % ) en Haute-Garonne tandis que le nombre de radiations aurait diminué de 14,34 %.
« Malgré ce que nous faire croire l’atmosphère d’incertitudes politique et géopolitique, l’économie française tient le choc. Les encaissements de cotisations sociales progressent en Haute-Garonne (+3,1 %) et en Occitanie (+3,4 %) dans la lignée de la tendance nationale (+3,2 %). 99,3 % des entreprises payent ce qu’elles nous doivent. C’est le signe que les entreprises locales ne vont pas si mal que cela », analyse Jean Dokhelar, directeur de l’Urssaf Midi-Pyrénées, organisme chargé de collecter les cotisations sociales auprès des entreprises.
Des défaillances en hausse mais des procédures de prévention plus utilisées
Le tribunal de commerce de Toulouse apporte un peu de nuance à ce portrait plutôt positif de l’économie en Haute-Garonne. « Le nombre de défaillances d’entreprises est quand même significatif et en hausse. À fin septembre 2025, 980 procédures collectives sont dénombrées en Haute-Garonne, contre 895 sur la même période en 2024, soit une hausse de 9,5 %. Les entreprises touchées sont toutefois de petites tailles, puisque le nombre moyen de salariés par dossier est de moins de 3 », explique Philippe Dedieu, président du tribunal de commerce de Toulouse.
La juridiction consulaire tient à noter néanmoins le succès grandissant des procédures de prévention. « La bonne coopération entre nos institutions a notamment permis à 120 sociétés de bénéficier d’un traitement anticipé (mandat ad hoc, conciliation). Un chiffre en hausse de 40 % en un an. Nous avons réalisé par ailleurs plus de 200 entretiens de prévention au sein du tribunal de commerce avec un interlocuteur de chez nous ou un conseiller départemental aux entreprises en difficulté », détaille Philippe Dedieu.
Du côté des syndicats patronaux, on reste prudent face à cette présentation de conjoncture plutôt encourageante. « C’est vraiment bien si les données économiques ne sont pas catastrophiques. Mais il ne faut pas oublier ses défaillances et les difficultés de certains secteurs (agriculture, industrie, etc.). Les patrons prennent beaucoup sur eux. La résilience est possible grâce à leur mobilisation de chaque instant », considère Nicolas Durand, président de la CPME 31. « Il ne faut pas non plus oublier qu’ici, la dynamique d’Airbus nous tire un peu tous vers la haut », souligne Pierre-Olivier Nau du Medef 31.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Des techniciens de l’entreprise Arts, spécialisée dans la sous-traitance aéronautique et la prestation de services, travaillent sur un avion américain Kodiak 100. Crédit : Rémy Gabalda - ToulÉco. // Philippe Dedieu, président du tribunal de commerce de Toulouse, Michel Bes, directeur adjoint de la DRFiP31, et Jean Dokhelar, directeur de l’Urssaf Midi-Pyrénées.