Coup d’accélérateur pour Citiz Occitanie. Le service d’autopartage a remporté un appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé fin 2024 par Toulouse Métropole pour accélérer le développement de l’autopartage au sein de l’agglomération. Pendant une durée de cinq ans, la collectivité va mettre à disposition de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) une partie du domaine public sur voirie, à des fins d’un plus fort déploiement d’un service d’autopartage. De 160 véhicules en circulation dans la métropole actuellement, l’objectif est de passer le cap des 400 à l’horizon 2030 pour Citiz avec une croissance de l’offre d’environ 20 % par an [1].
Cette montée en puissance va nécessiter un investissement conséquent de 6 à 7 millions d’euros. Citiz Occitanie va pour cela solliciter ses 300 sociétaires actuels (collectivités, entreprises, associations, particuliers) tout en essayant d’en attirer de nouveaux. Ce changement d’échelle sera accompagné par l’association France active dans le cadre de son programme Pollen au service des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Pour s’assurer du succès de ce développement de Citiz, Toulouse Métropole va par ailleurs mettre en place des mesures nouvelles comme l’installation de totems d’informations près des stations ainsi que le déploiement d’une « prime autopartage » incitative destinée aux particuliers. Cette dernière, qui s’inscrit dans le cadre du dispositif « véhicule + propre », va aller jusqu’à 500 ou 1000 euros pour les foyers les moins favorisés [2].
« Ceux qui utilisent l’autopartage ont tendance à redéfinir leur rapport à la mobilité »
Alexandre Jouaville, l’énergique et volubile directeur de Citiz Occitanie, se félicite de cette collaboration renforcée [3] avec la métropole toulousaine. « Cela a du sens de travailler avec nous pour une collectivité car nous œuvrons pour une mobilité plus durable. En effet, l’autopartage fait réfléchir à la question de la possession d’une voiture personnelle. Cela peut amener à se démotoriser ou, en tout en cas, à prendre une voiture plus sobre en complément de l’utilisation de notre service. Ceux qui utilisent l’autopartage ont tendance à redéfinir totalement leur rapport à la mobilité. Ils incorporent aussi plus de transport en commun, plus de vélo dans leur quotidien. Il y a une rationalisation de ses déplacements qui se met en place, notamment pour payer moins. Pour rappel, hors abonnements, nous facturons au réel de l’utilisation », détaille le directeur du service d’autopartage.
Place désormais à un travail concret pour réfléchir aux meilleurs lieux d’implantation des nouvelle stations. Du centre de la Ville rose à Tournefeuille et Blagnac, du quartier toulousain de Malepère à Saint-Jean ou Saint-Alban, douze nouvelles stations vont voir le jour dès cette année, ce qui représente vingt-cinq nouveaux véhicules. « Nous allons notamment profiter, au fil des années, de l’implantation de nouveaux projets immobiliers. Nous essayons d’être au plus près de là où vivent les Toulousains », explique Alexandre Jouaville. Niveau chiffre d’affaires, Citiz Occitanie a atteint 2,18 millions d’euros en 2024 et vise cette année les 2,7 millions. Avant Covid, le chiffre d’affaires de Citiz Occitanie n’était que de 750.000 euros.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Alexandre Jouaville, le directeur de Citiz Occitanie, espère une recapitalisation cette année. Crédits : Archive Rémy Gabalda-ToulÉco.
Des infos en + :
* En Occitanie, Citiz comptabilise 8400 inscrits dont plus de 4200 actifs.
* Citiz Occitanie aurait actuellement une trentaine de véhicules électriques dans sa flotte.
* 4-5 ans seraient nécessaires pour qu’une station « atteigne son équilibre économique ».
* Parmi les principaux territoires où Citiz est présente en Occitanie, en dehors de la métropole toulousaine : le Sicoval, le Muretain et le Grand Ouest Toulousain, mais aussi Albi, Cahors, Millau, Tarbes, Lourdes, Castelnaudary ,etc.