À Toulouse, un vaste cortège pour cristalliser toutes les colères

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La journée de mobilisation contre le projet de loi budgétaire jugé austéritaire a mobilisé de façon importante à Toulouse. Ils étaient entre 18.000 et 30.000 à défiler depuis Saint-Cyprien vers les allées Jean-Jaurès en passant par les boulevards. Un rassemblement très hétéroclite dans ses revendications mais des manifestants unis dans la colère.

Il y avait du monde dans la manifestation toulousaine de ce 18 septembre. Des syndicats réformistes (CFDT, Unsa) aux plus contestataires (CGT, Sud), des mouvements de jeunesse aux partis politiques de gauche (Les Écologistes, LFI, NPA, etc.). Des travailleurs de Thales à ceux de la culture. Au début du cortège, on croise par exemple un sexagénaire portant un gilet rouge siglé CGT Télécom. « Chez Orange, il n’y a plus trop de culture de la mobilisation sociale aujourd’hui, malheureusement. Je suis jeune retraité mais, pour moi, c’est super important de venir soutenir mon syndicat et ceux qui se mobilisent tout de même. J’ai l’impression qu’il y a du monde dans le cortège. Donc, globalement, il a dû y avoir un peu partout une réelle prise de conscience », confie Thierry, à la retraite depuis quelques mois.

Un peu plus loin, la CGT Airbus est regroupée. Mathieu est un peu contrarié. « C’est dommage que tous les syndicats d’Airbus ne jouent pas le jeu aujourd’hui. Je regrette cette absence de solidarité dans mon entreprise. Nous étions là le 10, et nous serons là pour les prochaines. On commence à entendre parler d’une journée début octobre. Mais, selon moi, c’est un peu loin, il faudrait une journée plus rapidement pour avoir un impact plus grand et créer un rapport de force », explique le quadragénaire aux cheveux poivre et sel.

Des gouttes d’eau qui font déborder les vases

En retournant vers le début du cortège, une enseignante et une AESH de l’Unsa Éducation sont en grande discussion. Les jeunes femmes s’arrêtent pour nous expliquer leur présence. « Un tiers des personnels de l’Éducation nationale en grève, ce n’est pas rien ! D’habitude, à cette période, on ne se mobilise pas autant, car on est concentré sur la rentrée et sur l’accueil des élèves. C’est vraiment le signe qu’il y a un grand ras le bol », considère Lucile, enseignante. « Il y a des classes qui ferment en cette rentrée. C’est un peu la goutte d’eau dans l’Éducation. Nous sommes agacés, fatigués. On ne veut pas se laisser faire », complète Julia, AESH.

À 1,2 kilomètre de là, devant le musée des Augustins, environ 200 pharmaciens sont rassemblés. La profession est vent debout contre les nouveaux plafonds de remises applicables aux médicaments génériques, annoncés cet été. « Ces changements vont avoir un impact sur les petites pharmacies. Cela va moins toucher les grosses et surtout bénéficier à l’industrie pharmaceutique. Comme dans beaucoup de secteurs, il y a une goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pour nous, c’est la baisse de ces remises commerciales », résume Angela, pharmacienne toulousaine. À noter quelques débordements à la fin d’une manifestation qui s’est réalisée globalement dans le calme.
Matthias Hardoy

Sur les photos : Manifestants du 18 septembre à Toulouse// Pharmaciens qui se mobilisent contre notamment les nouveaux plafonds de remises applicables aux médicaments génériques Crédit : Rémy Gabalda - ToulÉco.

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Source : https://www.touleco.fr/A-Toulouse-un-vaste-cortege-pour-cristalliser-toutes-les-coleres,48235