Seule franchise de poissonnerie traiteur en France, La Marinière navigue toutes voiles dehors. Créé en 2017 à Toulouse par Djamel Chibout et son épouse Caroline, le réseau compte sept points de vente, dont six en région toulousaine et un à Cholet (49). Trois nouvelles boutiques sont attendues d’ici à octobre 2023, à Bruguières, Auterive et Villefranche-de-Lauragais. Le développement devrait aussi passer par d’autres franchisés en dehors de la Haute-Garonne, ce qui porte le rythme annuel d’ouvertures de nouvelles boutiques à cinq. « Nous recevons beaucoup de demandes de toutes parts », confirme Djamel Chibout.
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La franchise a réalisé 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, avec un prévisionnel de 3 millions d’euros en 2023. Et si elle a le vent en poupe, c’est qu’elle s’appuie sur un concept bien rodé, incarné par sa succursale au marché Victor Hugo de Toulouse.
Une marque déposée à l’Inpi
Hauteur des bancs et des machines à glace, définition des chariots de transport, nébulisation avec traitement anti-odeur au lieu d’une brumisation, système de désinfection par UV, suivi digitalisé de l’hygiène grâce à la solution e-pack Hygiène… Tout est calibré pour faciliter le travail du poissonnier. L’ambiance épurée des boutiques a aussi été étudiée. Djamel Chibout propose aux franchisés de passer commande à sa centrale d’achat qui s’approvisionne au Grand Marché Min de Toulouse. Seule la boutique de Cholet achète ses poissons à un grand mareyeur. Enfin, son atelier de fabrication de plats cuisinés de Lacroix-Falgarde et sa conserverie de Lézignan-Corbières complètent l’arsenal de la flotte, qui compte une dizaine de salariés. La marque La Marinière (visuels, recettes, etc.) a même été déposée à l’Inpi.
Création d’un CFA à Toulouse
Djamel Chibout a commencé par ouvrir une poissonnerie à Pinsaguel en 2006, transférée en 2013 à Lacroix-Falgarde. En 2009, il inaugure la loge de Victor Hugo, puis les boutiques d’Eaunes et de Cugnaux. Le tout en propre. « Mais nous avions du mal à recruter des poissonniers formés. Sans personnel compétent, nous avons dû fermer plusieurs points de vente », explique-t-il. L’entrepreneur dénonce le manque de formation au métier de poissonnier en national. « Seulement cinq lycées forment à la profession en France. Le métier a mauvaise presse, il n’a pas su se fédérer, la filière est à l’abandon. On trouve aujourd’hui en moyenne en France trente-huit boucheries pour 100.000 habitants contre seulement quatre poissonneries », dénonce-t-il.
Il sollicite alors la Région pour mettre sur pied un cursus de CAP Poissonnier traiteur au Lycée René Bonnet. « Après trois années de pourparlers, il a fini par être ouvert mais on peine à remplir les classes », indique-t-il. Pour dynamiser la formation, Djamel Chibout prévoit de créer à Beauzelle, en septembre 2024, un CFA d’entreprise adossé à La Marinière. « Cela représente un projet d’un million d’euros financé par la franchise. Nous y recruterons nos futurs franchisés », anticipe-t-il.
Isabelle Meijers
Sur la photo : Djamel et Caroline Chibout ont créé la franchise La Marinière en 2017. Crédit photo : La Marinière.