
Au 1er janvier 2008, la communauté française installée au Canada était estimée à 150 000 personnes, dont près des trois quarts pour la seule province de Québec. Montréal, véritable poumon économique de la région, attire la majeure partie des expatriés francophones qui espèrent y trouver facilement un emploi. Avec une activité aéronautique prépondérante, liée à la présence de BOMBARDIER (3ème constructeur aéronautique mondial après AIRBUS et BOEING), Montréal présente un profil économique qui n’est pas sans rappeler celui de Toulouse.
Est-ce à dire que l’insertion dans la sphère professionnelle montréalaise est chose aisée pour un Français fraîchement débarqué de Toulouse ou toute autre ville française ? Pas si sûr… En effet, si par bien des aspects, il est facile de relier le Québec à la France, quand il s’agit de travail, c’est plutôt du côté des États-Unis que les similitudes sont à chercher...
Tout d’abord, le marché de l’emploi québécois se caractérise par une extrême flexibilité : rien de plus simple à faire qu’une embauche ou un licenciement ! En conséquence, la mobilité professionnelle est accentuée, les opportunités sont plus nombreuses, plus faciles à saisir… mais aussi plus précaires. Se voir remercier sans préavis après deux journées de travail n’est pas inhabituel.
Ensuite, comme leurs homologues américains, les employeurs québécois font passer le volontarisme et le pragmatisme en tête de liste des qualités à posséder pour décrocher un emploi. Un candidat doit se montrer tenace et entreprenant. Envoyer un CV et une lettre de motivation ne saurait suffire. La relance téléphonique est obligatoire, se rendre physiquement dans les locaux de l’entreprise pour se présenter est une pratique courante, voire recommandée.
En entretien d’embauche, peu de place pour les longs discours sur les études réalisées ou les diplômes obtenus ; en revanche, les mises en situation et les études de cas sont quasiment systématiques.
Un autre aspect qui pourra surprendre un candidat français lors de sa recherche d’emploi au Québec est l’apparente décontraction de ses interlocuteurs. Les Québécois ont le tutoiement facile et ils sont d’un abord extrêmement avenant. Cela ne doit cependant pas faire oublier qu’au Québec comme en France, la hiérarchie existe et doit être respectée ; l’ambiance générale au travail est simplement plus cordiale et plus décomplexée.
Enfin, s’il est indéniable que les Québécois sont très attachés à la langue française et que de nombreuses mesures sont mises en place pour préserver son usage, la maîtrise courante de l’anglais reste une compétence quasi incontournable pour quiconque souhaite travailler à Montréal… Allergiques à la langue de Shakespeare s’abstenir !
Verbatim
« Avec une activité aéronautique prépondérante, liée à la présence de Bombardier (3ème constructeur aéronautique mondial après Airbus et Boeing), Montréal présente un profil économique qui n’est pas sans rappeler celui de Toulouse. »