Alexis Salles, expert-comptable : « Le padel est mon oxygène »

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Être entrepreneur et sportif de haut niveau, c’est possible : Alexis Salles, expert-comptable et padeliste, en est la preuve vivante. Fondateur du cabinet ASB Conseil, il a bâti son entreprise en même temps que sa carrière de joueur, puis de sélectionneur de l’équipe de France de padel. Et si ce Toulousain admet avoir levé un peu le pied ces derniers temps, il ne le pose jamais bien loin des terrains...

Le padel et vous, c’est un amour de longue date. Pourtant, plus jeune, vous vous destiniez plutôt au tennis ?
Effectivement, je suis parti très tôt en sport-études tennis, à Poitiers, avant de me blesser au poignet à 15 ans. J’ai repris ensuite, mais avec moins d’ambitions. Mes parents m’ont toujours poussé à ne jamais lâcher les cours et je me suis concentré sur cela. En 1997, de retour à Toulouse après mes études d’expertise-comptable à Aix-en-Provence, j’ai découvert le padel. Une véritable révélation : deux ans plus tard, j’étais déjà en équipe de France.

Et votre carrière de joueur a duré plus de quinze ans. Quels souvenirs en gardez-vous ?
J’ai porté le maillot bleu de 1999 à 2015, jusqu’à mes quarante ans passés. En 2015, j’étais capitaine et joueur lorsque nous avons été sacrés champions d’Europe. Un moment incroyable !

Après cette médaille, vous arrêtez de jouer... Pour mieux devenir le sélectionneur de l’équipe !
Tout s’est fait assez naturellement : c’est en 2015 que la Fédération française de tennis a récupéré le padel et créé ce poste de sélectionneur. Pour moi, ça tombait bien ! Ils me l’ont proposé, j’ai accepté et accompagné l’équipe de France jusqu’en 2021.

Pourquoi ne pas avoir continué ?
Au départ, mon contrat avec la FFT prévoyait une vingtaine de jours par an, ce qui restait compatible avec ma vie professionnelle. Quelques années plus tard, avec le développement du padel que l’on connaît, c’était passé à quarante jours... Pour le cabinet - et pour mes trois enfants ! - ce n’était plus tenable.

Mais l’histoire n’est toujours pas finie...
Le padel reste mon oxygène mais j’ai quand même beaucoup levé le pied. Je ne joue plus qu’une fois ou deux par semaine. En parallèle, j’entraîne l’équipe du Casa Padel Stade Toulousain (féminines, NDLR) et je suis le manager de Bastien Blanqué, un champion autant qu’un ami. Je le connais depuis longtemps, j’ai joué avec lui, je l’ai vu grandir... Je me considère un peu comme son grand frère je crois, c’est donc tout naturellement que j’ai accepté cette mission quand il me l’a demandé. Bastien est sextuple champion de France et, jusqu’à il y a quelques jours, il était tenant du titre depuis trois ans consécutifs ![Passé tout près d’un septième titre : Bastien a perdu en finale lors des championnats de France à Mulhouse les 20-21 septembre, NDLR]

Comment expliquez-vous cet engouement toujours grandissant pour le padel, ce sport de raquettes venu d’Espagne ?
C’est un sport accessible, beaucoup moins technique que le tennis par exemple. Un peu moins physique, aussi. En revanche, c’est une discipline très intéressante tactiquement : en padel, on construit chaque point. Je pense que c’est ce qui fait son succès.

Le parallèle entre le sport de haut niveau et l’entrepreneuriat est facile : les deux font appel à la tenacité, à la force de travail, à l’engagement... Mais vous, avez-vous réussi à tirer le meilleur de vos deux mondes ?
J’ai toujours bien scindé les deux, ça me semble hyper important. Mais, bien sûr, le padel m’a servi dans ma vie professionnelle et vice-versa : ma rigueur d’expert-comptable et mes compétences en gestion se sont avérées bien utiles pour gérer un groupe et des missions associatives. Quant au sport, il m’a beaucoup aidé à prendre de l’assurance, notamment dans la prise de parole en public.

Enfin, pour vous qui avez mené de front le développement de votre entreprise et votre carrière de joueur, j’imagine que tout n’a pas toujours été simple...
Il y a eu quelques périodes compliquées oui ! (rires) Entre 2015 et 2018, notamment, j’ai créé avec la FFT le circuit My Padel Tour, un travail de titan ! Mais tout au long de mon parcours, mon associé Sébastien Boustié, avec lequel j’ai cofondé ASB Conseil, m’a toujours soutenu. De mon côté, je me suis toujours montré transparent et je n’ai jamais relâché mes efforts pour développer le cabinet. Aujourd’hui, nous sommes cinq associés, vingt-huit salariés au total, nous venons de devenir Société à mission et l’activité tourne bien. Je suis très fier de tout cela, très fier de nos équipes.
Propos recueillis par Marie-Dominique Lacour

Crédit : Alexis Salles

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Source : https://www.touleco.fr/Alexis-Salles-expert-comptable-ASB-Conseil-Le-padel-est-mon,48175