Bohébon, le coup de poké gagnant de Rémi Boglio

article diffusé le 25 mars 2025

Spécialisé dans les poké bowls, le groupe toulousain Bohébon dispose déjà d’une quinzaine de restaurants en France, donc cinq dans la Ville rose. Avec le soutien d’un nouveau partenaire, il passe à la vitesse supérieure et se déploie désormais en franchise pour conquérir l’Hexagone.

Surfant sur l’essor grandissant du poké bowl - ce plat hawaïen mêlant poisson cru ou mariné, légumes et fruits frais sur du riz vinaigré - Rémi Boglio ouvre un premier Bohébon à Labège en 2019. Succès immédiat. L’année suivante, il transforme alors le Colombus Café qu’il possède rue des Filatiers, quartier des Carmes, en un deuxième restaurant. On ne l’arrêtera plus : cinq ans plus tard, le groupe toulousain compte une quinzaine d’enseignes dans l’Hexagone, de Calais à Perpignan en passant par Anglet, Nice et Paris.

Et ce n’est que le début. Grâce au développement de la marque et surtout, de la franchise Bohébon, Rémi Boglio vise une couverture nationale d’ici fin 2026. Le premier franchisé, installé à Jeanne d’Arc depuis 2022, « cartonne » ; un autre a suivi à Calais et un nouveau partenariat va permettre d’accélérer la cadence : Carmila, la foncière du groupe Carrefour, a décidé d’investir sur le poké made in Toulouse. Soutien de poids, elle ouvre la voie à une implantation massive dans les centres commerciaux.

Le « healthy » en vogue

Le discret président de Bohébon n’en est pas à son coup d’essai : plus jeune, ce serial entrepreneur se « fait la main » en tant que commerçant indépendant avant de devenir un multifranchisé prospère, dans des domaines aussi variés que la restauration rapide ou l’esthétique. « Ce qui m’anime, c’est de dupliquer des concepts », explique-t-il. Pour monter son empire du poké, Rémi Boglio commence par choisir soigneusement ses associés : les jumeaux Benoît et Yvan Chambon, fondateurs de La Côte et l’Arête. « On est complémentaires. Eux, c’est la restauration traditionnelle et moi, le snacking et la franchise », indique-t-il.

Les trois amis de longue date s’unissent autour d’une même envie : proposer au public quelque chose de sain. « Quand on voit les familles qui veulent se faire plaisir dans les galeries marchandes, c’est souvent le ’surgelé-gras-sucré’ qui gagne. On a voulu apporter de la qualité - mais sans rentrer dans quelque chose de healthy à mort - et au même moment, le poké était en train d’exploser en France. C’était vers ça qu’il fallait aller », raconte Rémi Boglio.

Prévisions optimistes

Des pokés à croquer, faits maison, et toujours à partir de produits soigneusement sélectionnés : Rémi Boglio ne laisse rien au hasard. Serait-ce la clé du succès ? Force est de constater que les prévisions mirobolantes de Bohébon tranchent avec la gueule de bois du secteur de la restauration, ravagé depuis deux ans par une explosion des faillites. « On a travaillé un concept malléable pour permettre à un franchisé de se lancer sans risque. Evidemment qu’aujourd’hui, on ne peut plus se permettre d’avoir des capex [1] de dingue », souligne pragmatiquement l’entrepreneur. Ainsi, l’ouverture de la dernière succursale à Fenouillet n’aura demandé que 170.000 euros « tout compris ».

Le groupe, qui emploie une centaine de salariés, a généré un solide chiffre d’affaires de 8 millions d’euros en 2024. Il devrait « plus que doubler » sur l’année en cours, une ascension qui pousse Rémi Boglio à recentrer ses nombreuses activités pour se consacrer entièrement à ses pokés. L’enseigne sera bientôt présente à Nantes, Strasbourg et Dijon et sept franchisés – au moins – devraient hisser le pavillon Bohébon avant la fin 2025.
Marie-Dominique Lacour

Sur les photos : Dans l’une des principales succursales du groupe Bohébon, rue des Filatiers, à Toulouse. Crédit M.-D. L./ToulÉco

Notes

[1dépenses d’investissements

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Source : https://www.touleco.fr/Bohebon-le-coup-de-poke-gagnant-de-Remi-Boglio,45907