
Le pôle EMC2 à Nantes fait figure de référence nationale dans la filière des matériaux composite. Déjà instigateur du Défi Composite dans la région toulousaine, Airbus figure également parmi ses membres fondateurs. Au même titre qu’Auto Châssis International (Renault), STX, le Groupe Bénéteau ou DCN Propulsion. Latecoère devait l’intégrer. Mais souhaitant initialement se recentrer sur le plan Zephyr, le projet avait été abandonné.
Fort de sa position dans le domaine aéronautique et de son leadership dans l’industrie nautique et navale, le Pays de la Loire souhaitait réorganiser cette industrie diversifiée autour d’un dessein commun. Et les matériaux composites constituent un bon fil conducteur. Chacun de ces secteurs d’excellence y entrevoient en effet de grands bénéfices.
Aujourd’hui, une centaine d’entreprises adhère à ce pôle de compétitivité, qui se définit moins comme un regroupement géographique, qu’une série d’émulations autour de projets. 40 au total, pour un investissement global de 160 millions d’euros. Sans compter la construction d’un Technocampus de 16 000 m², pour un coût de 70 millions d’euros.
EMC2 et Défi Composite compatibles, mais…
Parmi les projets phares concernant directement le composite, plus de 40 millions d’euros ont été investis sur le développement des pièces de grosses structures. Une filière dont Airbus impulse l’activité, et qui attire d’autres entreprises comme le groupe Daher.
La question pourrait alors se poser sur le choix de l’avionneur européen de disperser ses travaux entre EMC2 et le Défi Composite.
Mais pour Laurent Manach, directeur du pôle de compétitivité nantais, les deux initiatives peuvent cohabiter. « Airbus semble vouloir retenir ses implantations nantaises. Et l’implication politique locale semble plus forte. Le choix devrait donc, à terme, se porter sur EMC2. Mais le Défi Composite monte en puissance et Toulouse possède un formidable pôle, Aerospace Valley. Il n’y a donc pas de raisons pour que nous ne puissions pas collaborer »
Un discours optimiste, néanmoins tempéré par une crainte : « Il ne faudra pas que les collectivités locales se lancent dans un concours de positionnement ».
Thomas Gourdin
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