Industrie. Comment MPM fait bloc pour gagner en croissance

Spécialiste de l’injection plastique, le Muretain MPM investit dans un nouveau site de production. Objectif : gagner en indépendance en produisant ses propres pièces.

Nom de code : MPM, pour Moulages Plastiques du Midi. Installée sur le campus de sa maison mère, le groupe Étienne Lacroix à Muret au sud de Toulouse, cette entreprise familiale a réussi à grandir et à générer de la croissance, au point de devoir, désormais, pousser les murs. Le projet d’extension programmé pour l’année prochaine prévoit en effet la construction d’un bâtiment de 1700 m2, ce qui fera doubler la superficie de l’entreprise. Surtout, « ces nouveaux locaux seront pleinement adaptés à notre activité », explique Nathalie Hackenberger, directrice générale opérationnelle. « Et elle nous permettra de rénover l’ancien bâtiment pour faire de l’assemblage. »

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Derrière ce projet se cache une véritable stratégie de croissance. Car MPM, comme son nom l’indique, est spécialisé dans l’injection plastique de pièces techniques ou esthétiques et en petite série. Elle travaille ainsi pour le BTP, l’aéronautique, le médical ou encore la défense, fabriquant ici des accoudoirs d’avions pour Air France, là des connectiques pour des volants roulants électriques. À chaque fois, le procédé est le même : MPM injecte des granulés plastiques dans des presses de plus ou moins grande taille – elle en possède plus d’une vingtaine, sans compter les imprimantes 3D – afin de produire les pièces demandées.

Un patrimoine de près de 10.000 moules

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Une activité qui lui permet de générer un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros pour quatre-vingt collaborateurs, et d’espérer recouvrer d’ici trois à quatre ans son activité record d’avant Covid (18 millions avant 2019). Mais, depuis, les règles du jeu ont changé : hausse des coûts de l’énergie, des matières premières (les prix du plastiques ont été multipliés par trois à quatre), exigences de recyclage, difficultés de recrutement, etc. Pour continuer à se développer, MPM a donc choisi de travailler sur ses propres productions et de ne plus dépendre de la demande client. La différence ? « Une pièce réalisée à la demande d’un industriel ne peut être faite que pour lui pour des questions de propriété intellectuelle », poursuit Nathalie Hackenberger. « Tandis qu’un produit que nous désignons nous-même peut être commercialisé à plusieurs entreprises, et dans le monde entier. »

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Le savoir-faire de l’entreprise tient ainsi dans la conception des moules d’injection, ces énormes blocs métalliques complexes dont certains peuvent peser jusqu’à trois tonnes, et qui donnent leurs formes et leurs caractéristiques aux produits finis. MPM en possède près de 10.000. Et comme pour une cuvée millésimée, ils sont stockés dans un site à part, faisant l’objet d’une maintenance rigoureuse.

En étant plus indépendante dans son offre produits, MPM espère donc limiter les risques et gagner en autorité. Son nouveau bâtiment devrait lui donner les moyens de ses ambitions. Verdict et inauguration prévues en 2024.
M.V.

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Sur les photos :
> Nathalie Hackenberger, directrice générale opérationnelle de MPM. Crédits : Rémy Gabalda - ToulÉco.

> MPM fabrique des pièces plastiques pour l’aéronautique, la défense ou encore le médical grâce des presses d’injection. Elle transforme entre 350 et 400 tonnes de granulés chaque année.
> Elle dispose aussi de sa propre salle blanche et de plusieurs imprimantes 3D industrielles.
> Connectés aux presses, les moules permettent de donner au produit fini sa forme et ses caractéristiques

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Source : https://www.touleco.fr/Industrie-Comment-MPM-fait-bloc-pour-gagner-en-croissance,37126