Lamborghini, montres de luxe... À Toulouse, une vente aux enchères exceptionnelle de biens saisis par la justice

Partager cet article

Le 2 octobre, à l’occasion de la Nuit du Droit, l’étude de Maître Suduca à Toulouse accueillera une vente aux enchères bien particulière : plus de 250 biens issus de saisies pénales seront proposés au public. Au programme, voitures de sport, maroquinerie de luxe, montres et bijoux d’exception. Et si les mises à prix défient toute concurrence, certains lots pourraient partir très haut.

Une Vacheron Constantin, modèle Clair de Lune de la série Patrimony, mise à prix entre 6000 et 8000 euros : les amateurs de montres apprécieront. « Elle vaut au moins dix fois plus », constate simplement Guillaume Suduca, commissaire de justice. Le Toulousain se réjouit d’avoir été mandaté par l’Agrasc, l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, pour organiser une vente aux enchères inédite dans la Ville rose, et exceptionnelle à plus d’un titre.

D’abord, pour son catalogue : « Nous avons de très belles choses, des montres de luxe, des bijoux, de la maroquinerie… Et une trentaine de voitures de sport ou de prestige, dont une Lamborghini plutôt époustouflante », poursuit-il. Mais aussi : un 4x4 BMW jaune-vert, une bague « tête de panthère » en or massif, un Hummer rutilant… Bling bling et tape-à-l’oeil, au bon goût des barons de la drogue. « Ce qui est encore plus satisfaisant, c’est de savoir que ces biens ont été confisqués à des personnes impliquées dans le trafic de stupéfiants et la traite d’êtres humains », explique Maître Suduca.

Vacheron Constantin, série Patrimony : une montre d’exception

En effet, à réception des scellés, le commissaire de justice connaît la provenance les objets. En revanche, charge à lui de les expertiser… avec quelques mauvaises surprises. « On a reçu, entre autres, un plateau de montres incroyables avec des Nautilus de Patek Philippe... Ou encore un bateau estampillé Ferrari ! Des faux, bien entendu », s’amuse-t-il.

L’Agrasc, l’agence méconnue qui valorise les saisies

« Dans le cadre de ses enquêtes, la police saisit tout ce qui a potentiellement de la valeur. Et nous, plutôt que de laisser moisir ces biens confisqués dans les caves de la PJ, nous les valorisons grâce aux enchères, au profit de l’État et, dans certains cas, des victimes », explique Mathieu Fohlen, coordonnateur de l’Agrasc pour la zone Sud, qui regroupe les antennes de Lyon, Marseille et Bordeaux.

La Lamborghini « en parfait état » sera mise à prix entre 80 000 et 120 000 euros

Créée en 2011, l’agence gouvernementale a pour mission d’enregistrer les saisies d’argent (comptes bancaires, numéraire, cryptomonnaies et autres actifs numériques) et des biens immeubles, qu’elle transfère à l’Etat après la condamnation définitive de leurs propriétaires. Elle peut également valoriser des biens meubles, comme les bijoux ou les véhicules, lorsque le magistrat leur délègue cette gestion. « L’an dernier, nous avons reversé 160 millions d’euros au budget général de l’État, 11 millions aux parties civiles et près de 84 millions à différents fonds de concours, comme celui de lutte contre le proxénétisme », détaille Mathieu Fohlen.

La Nuit du droit

La vente aux enchères s’inscrit dans le cadre d’un rendez-vous national : la huitième édition de la Nuit du droit, organisée chaque année le 4 octobre (cette fois avancée au 2 octobre), anniversaire de la création de la constitution de la Ve République. « L’objectif est de rapprocher le grand public du monde judiciaire, de mieux faire connaître le droit car il est partout », indique Pierre Viard, président du Tribunal judiciaire de Toulouse.

Au Palais de justice, le programme de la journée s’annonce riche : démonstrations de brigades canines, reconstitution d’une scène de crime (sur inscription), immersion dans la justice des mineurs. Focus est mis sur les scolaires, avec un forum des métiers dédié qui accueillera douze classes de lycéens.

Partenaire naturel de l’événement, l’école de droit de Toulouse n’est pas en reste : sur le site de l’université Toulouse Capitole, les étudiants et le grand public pourront assister aux désormais traditionnels procès fictif et concours d’éloquence, échanger sur la soumission chimique ou encore participer à un « Cluedo géant ». « Le doyen de l’université s’est malheureusement fait assassiné… Qui l’a tué, où, et avec quelle arme ? », s’amuse Matthieu Poumarède, principal concerné. D’autres activités se tiendront à l’ICT, à l’école de la deuxième chance ainsi qu’au Palais de justice de Saint-Gaudens. Le programme détaillé est à retrouver sur le site.

Quant à la vente aux enchères, la grande nouveauté, elle débutera le jeudi 2 octobre à 17 heures, en ligne et au 2 rue du Languedoc à Toulouse. « Les lots seront exposés dès le mardi 30 septembre », précise le commissaire de justice. Il vise le demi-million d’euros. Plutôt prudemment : à elle seule, la « Lambo » pourrait en rapporter la moitié.
Marie-Dominique Lacour

Sur les photos : Guillaume Suduca, commissaire de justice. // Vacheron Constantin, série Patrimony : une montre d’exception. // Une Lamborghini « en parfait état » sera mise à prix entre 80.000 et 120.000 euros. Crédit : Étude de Maître Suduca.

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco.fr/Lamborghini-montres-de-luxe-A-Toulouse-une-vente-aux-encheres,48306