Alors que les méthodes du monde agricole sont remises en question, Blue Whale cherche de nouvelles façons de cultiver. Pour le collectif de 260 producteurs de fruits, né dans le Tarn-et-Garonne, il est temps d’envisager l’agriculture du futur.
Puisque les règlementations imposent des restrictions de produits phytosanitaires et que le changement climatique est déjà perceptible sur nos territoires, comment faire évoluer la culture des pommes vers des pratiques durables ? Pour relever le défi, le consortium mené par Blue Whale cherche de nouvelles méthodes. Objectif : produire des fruits de qualité en réduisant les produits chimiques dans ses vergers. Son programme (Ré)Génération fruit réunit cinq partenaires locaux industriels et académiques autour de recherches et d’innovations. « Si l’on veut continuer à produire en France, il faut trouver des alternatives », estime Séverine Maldes, responsable qualité Blue Whale et coordinatrice scientifique du projet. « Osons imaginer que la production fruitière de demain utilisera des pratiques bienveillantes pour la planète, tout en produisant des fruits sains. »
La lumière ou les protéines
Pour ce projet, Blue Whale s’est associé à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’école d’ingénieurs de Purpan et Map Roda, équipementier des stations fruitières. Il s’est aussi allié à deux jeunes pousses innovantes : Micropep, basé à Auzeville-Tolosane, et Asclepios Tech, basé à Toulouse.
Ensemble, ces partenaires développent et testent de nouvelles méthodes de culture autour de différentes techniques : quel impact de la lumière sur les plants (photobiologie) ; comment utiliser des protéines micro peptides pour améliorer la résistance des pommiers ; ou les techniques oxydatives, suivant leur impact sur les arbres fruitiers. Tout pour mettre au point de nouvelles technologies innovantes plus propres, afin de réussir la transition agroécologique. Après un an de recherche in vitro et sur de jeunes plantules, le programme débute ses essais en verger cette année, pour ajuster les technologies et détailler les usages optimaux. « En in vitro, nous avons des résultats très encourageants », précise Séverine Maldes. « Mais en milieu ouvert et dans un verger, nous faisons face à de nouvelles contraintes. Comme dans toute recherche, nous risquons de devoir ajuster les solutions pour trouver la meilleure méthode. »
Florence Pinaud
Sur la photo : Récoltes de pommes Candine dans les vergers de Belloc, en Ariège. Crédit : Blue Whale.