Franck Dupenloux, DBF Conseil : « Les entreprises qui ne s’adaptent pas disparaîtront »

Franck Dupenloux a fondé DBF Conseil en juillet 2020. Depuis trois ans, il conseille et accompagne les dirigeants des petites et moyennes entreprises vers la réalisation de leurs objectifs. Et les aide à trouver la souplesse nécessaire pour survivre à une conjoncture qui, elle, reste inflexible.

Pourquoi avoir franchi le cap de l’entrepreneuriat ?
J’ai 54 ans et DBF Conseil est ma première société. Dans toutes les entreprises où j’ai travaillé précédemment, j’ai connu des environnements à problèmes, de marge, de recrutement, de management… En juillet 2020, j’ai décidé de mettre mon expérience au service des dirigeants des petites entreprises. Elles n’intéressent pas les groupes de conseil qui les considèrent peu rentables alors même qu’elles ont un fort besoin d’accompagnement, surtout en ce moment. Je fonctionne uniquement à la recommandation et je n’ai pas de salariés, à l’exception d’une personne qui m’aide sur l’aspect administratif. Pour couvrir tous les domaines d’expertise, je m’entoure d’indépendants spécialisés. Mon travail s’organise autour de deux thématiques : les créations d’entreprises et les sociétés existantes.

Quelles sont les principales problématiques des entreprises ?
Jamais la compétence technique. Les faiblesses se concentrent souvent sur l’aspect commercial et, surtout, autour de l’organisation du dirigeant. Il y a les « fonceurs » qui ont trente-six idées à la minute, et courent partout : à la fin de la journée, ils ont fait plein de choses… sauf ce que l’on attend d’un chef d’entreprise. D’autres, hyper structurés, auront des difficultés à déléguer. Et depuis quelques mois, les tensions viennent surtout de l’extérieur. Pour pallier la pénurie de marchandises et celle de main-d’œuvre, les entreprises doivent tout revoir : leurs prix, leur politique commerciale, leur fonctionnement. En plus de l’inflation et de la crise de l’emploi, il y a une crise générationnelle autour de l’organisation du travail. Télétravail, semaine de quatre jours, flexibilité... Les entreprises qui ne bougent pas ne recruteront pas et disparaîtront. On est dans une phase de changement profond, structurel, c’est une vraie révolution ! Et ce phénomène va s’accélérer avec le renouvellement des populations de chefs d’entreprise.

Quelle est votre offre ?
Sur la partie création d’entreprise, j’aide ceux qui n’ont pas trouvé de conseils via les organismes recommandés ou bien se sentent en décalage par leur personne – par exemple un niveau d’études très haut ou très bas – ou parce que leur projet est atypique. Via un bilan de compétences « spécial créateurs d’entreprise », réalisé par un expert, nous travaillons en profondeur leur offre et leur business plan. Nous montons aussi les dossiers de financements et la prestation va jusqu’à l’immatriculation au greffe. Pour les entreprises existantes, l’accompagnement démarre par un audit complet de la société : comptabilité, activité commerciale, production, logistique… On plonge dans le détail pour détecter les vrais problèmes et leurs causes profondes, au-delà de ceux qui surnagent.

Et pourquoi ça marche ?
Après avoir identifié les forces et les faiblesses de l’entreprise, j’accompagne le dirigeant à réfléchir pour trouver lui-même les solutions et mettre en place son propre plan d’action. C’est apprécié. Ils sont contraints de prendre du recul, ce qu’ils ne font que rarement au quotidien. Je m’attache à instaurer une relation de confiance : ce n’est pas simple de se remettre en question et, souvent, les problèmes de l’entreprise sont liés à des difficultés personnelles de son dirigeant, par exemple un divorce. À l’inverse, un entrepreneur trop impliqué peut se créer des soucis physiques ou familiaux.

Comment voyez-vous la suite ?
Ma cible, ce sont les entreprises en développement de tous secteurs. Cette diversité est fondamentale : je pioche des bonnes pratiques chez l’un que j’adapte pour un autre, car 90% de la gestion d’une entreprise est la même, quelle que soit son activité. J’aimerais m’adresser en priorité à des sociétés d’une vingtaine de salariés au moins, avec des projets à long terme nécessitant un vrai travail de fond. Par ailleurs, je souhaite conserver certaines limites : pas plus d’une quinzaine de clients en même temps, pour leur apporter le meilleur service possible.
Propos recueillis par Marie-Dominique Lacour

Sur la photo : Franck Dupenloux, fondateur de DBF Conseil. Crédit : DBF Conseil.

Bio express
Après des études d’histoire, un DESS en ressources humaines et un service militaire, Franck Dupenloux s’oriente vers le secteur privé. Fort de trente ans d’expérience au sein de grands groupes (Europe 1, Pathé Cinéma, Leroy Merlin, Conforama) et d’entreprises à taille humaine, il fonde DBF Conseil en 2020 pour accompagner les PME. Son périmètre d’action va de l’agglomération toulousaine jusqu’à Pamiers.

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Source : https://www.touleco.fr/Franck-Dupenloux-DBF-Conseil-Les-entreprises-qui-ne-s-adaptent,37857