Dans un environnement géopolitique si incertain et plein de chausse-trapes, la question de savoir à qui on confie nos données numériques est majeure. Société née au Creusot (Saône-et-Loire) [1] mais présente désormais à Montpellier, Interstis propose Hexagone, une suite bureautique et collaborative qui se revendique « 100 % française donc souveraine », destinée aux collectivités et aux entreprises. « Utiliser des solutions étrangères, c’est être soumis à des lois extraterritoriales moins protectrices des données. Utiliser une solution américaine comme la suite Microsoft, c’est, par exemple, être confronté au Cloud Act, très peu protecteur des données hébergées », explique Mathieu Candel, responsable communication d’Interstis. Hexagone a été montée avec un consortium de six entreprises numériques du territoire, chacune apportant un module supplémentaire à la suite bureautique. L’oOccitan BlueMind, situé à Labège, a par exemple ajouté sa messagerie collaborative souveraine à la solution globale.
Afin de présenter sa solution, le consortium s’est lancé depuis le début de l’année dans un tour de France. Avec également l’objectif plus global de « sensibiliser les acteurs locaux à l’importance de la cybersécurité et de la souveraineté des données ». Ce lundi 13 octobre, c’est à Toulouse, au sein de La Cité, que se pose l’Hexagone Tour pour plusieurs tables rondes. Parmi les participants, des figures locales identifiées sur ces thématiques comme Marc Sztulman, président du centre régional sur la cybersécurité Cyber’Occ et élu régional en charge du numérique et de l’intelligence artificielle, Bertrand Serp, vice-président de Toulouse Métropole en charge de la transition digitale, ou encore Olivier Auradou, directeur général de Cyber’Occ et ancien directeur d’Ekitia, le pôle éthique d’économie de la donnée.
Hexagone veut « remporter la bataille des collectivités »
À l’heure actuelle, Interstis compte soixante collaborateurs en France, dont six à Montpellier, et revendique d’accompagner 1500 organisations et 800.000 utilisateurs. Parmi ses clients en Occitanie, le Conseil départemental du Tarn, le Centre de Gestion du Gard, la Communauté de communes du Grand Pic Saint Loup ou encore Rodez Agglomération. Au niveau national, Interstis accompagne, à travers sa marque blanche Resana, plusieurs services ministériels, pour un chiffre d’affaires passé de 2,7 à 4 millions d’euros entre 2023 et 2024.
Mais l’entreprise du numérique venue de Saône-et-Loire est en train « d’affiner son modèle économique ». « Avant, nous vendions l’intégralité d’une suite bureautique. Aujourd’hui, nous offrons la possibilité d’avoir tout ou partie de la suite Hexagone (messagerie, annuaire, agenda, etc.). Cela permet à nos clients d’échelonner la bascule de leurs agents ou salariés vers nos solutions, outil par outil. On ne change pas les habitudes du jour au lendemain. Avec cette approche, nous espérons remporter tout d’abord la bataille des collectivités. Nous voulons qu’Hexagone devienne ensuite le nouveau réflexe professionnel des entreprises. Et, à plus long terme, qu’elle s’impose dans les usages privés », détaille Mathieu Candel.
Matthias Hardoy
Sur la photo, de gauche à droite : Thomas Balladur, dirigeant d’Interstis, Aaron Laskar, de BlueMind, Nicolas Huez, dirigeant d’Interstis, et Cédric Lamblin, de XWiki, un autre des partenaires du consortium Hexagone lors du lancement de l’Hexagone Tour, organisé en Bourgogne-Franche-Comté au début de l’année. Interstis a été lauréat de l’appel à projets France 2030 pour le projet Hexagone. Crédit : Interstis.
Notes
[1] En région Bourgogne-Franche-Comté.