Le Toulousain Onetip met le pourboire digital à la mode chez les coiffeurs

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Application toulousaine visant à faciliter la pratique du pourboire face à l’effondrement de la circulation de l’argent liquide, Onetip poursuit son développement. Ciblant désormais prioritairement les salons de coiffure, la société haut-garonnaise portée par l’entrepreneur Olivier de Guyenro est en pleine levée de fonds.

Depuis 2022, Olivier de Guyenro fait grandir sa jeune pousse Onetip avec détermination. L’application qui vise à faciliter la pratique du pourboire est utilisée actuellement par 250 entreprises, dont 90 % sont des salons de coiffure ou des centres esthétiques. Le modèle économique de la start-up, qui récupère une commission sur les pourboires accordés [1], s’est affiné en 3 ans. « Au départ, la coiffure et l’esthétique n’étaient pas les secteurs que nous visions en priorité mais nous nous sommes rendu compte que notre solution les intéressaient beaucoup », constate l’entrepreneur toulousain. « La pratique du pourboire, jadis importante, s’est effondrée par manque de cash dans les portefeuilles des clients. Pourtant, avec son coiffeur ou son esthéticienne, il peut se créer un lien fort qu’on a envie de récompenser. Dans les salons où nous avons installé nos tablettes, les pourboires sont remontés fortement. » Onetip a créé un partenariat avec des salons du groupe de coiffure Pascal Coste en 2023 puis a commencé des discussions en 2024 avec le groupe Provalliance, qui comprend notamment la marque Franck Provost.

Depuis 2023, la solution de Onetip s’est simplifiée pour être encore plus aisée d’utilisation. « Plus besoin de télécharger l’application côté clients. Dans les salons, c’est sur des tablettes qu’ils interagissent. Et dans les hôtels, on fonctionne avec des tags NFC [2]. Les nouveaux smartphones s’y connectent immédiatement. Pour les anciens, il faut juste sélectionner le mode NFC une première fois. Notre solution est désormais ultra simple d’utilisation. Pour notre développement, c’est un gros atout », estime Olivier de Guyenro.

Levée de fonds et “gamification”

La start-up s’est lancée aujourd’hui dans une levée de fonds, de l’ordre de 300.000 à 400.000 euros. 200.000 euros seraient déjà levés. Les investisseurs, parfois répartis en clubs de business angels, viennent d’horizons géographiques divers (Paris, New York, la Bourgogne, la Bretagne, etc.). Onetip pourrait par ailleurs recevoir un prêt innovation de Bpifrance. Cette levée permettrait à Onetip de se déployer massivement en France puis en Espagne, mais aussi de recruter des développeurs, des commerciaux et une personne spécialisée en marketing [3]. L’objectif est d’atteindre les 1000 salons connectés à Onetip à la fin du premier trimestre 2026 et les 3000 à 4000 salons à la fin de l’année 2026. L’entreprise, hébergée à la Data Valley de Labège, vise 500.000 à 600.000 euros de chiffre d’affaires au terme de l’année 2025. Son chiffre d’affaires actuel serait de l’ordre de 120.000 euros.

Parmi les pistes pour booster l’utilisation de Onetip, l’utilisation de procédés de “gamification” [4]. « Une part du pourboire pourra être mise dans une cagnotte qui récompensera des clients avec des bons d’achat, par exemple. Dans les bars, on peut imaginer des boissons gratuites au bout d’un certain seuil de pourboires atteint. La dimension ludique peut pousser à donner un peu plus », affirme le dirigeant haut-garonnais. Dans les mois qui viennent, il va continuer à arpenter le territoire, de la Ville rose à Paris en passant par Marseille, pour convaincre des bienfaits de sa solution, coiffeurs mais aussi hôteliers ou bistrotiers [5]. « Quand on percevait les pourboires en cash, on avait tendance à les dépenser rapidement. Alors que quand on les reçoit numériquement, on peut se créer de manière indolore de l’épargne. »
Matthias Hardoy

Sur la photo : Olivier de Guyenro, dirigeant de Onetip et l’aspect de son application sur smartphone et tablette. Crédit : Onetip // Olivier de Guyenro lors des débuts de la start-up en 2023. Crédit : Hélène Ressayres - ToulÉco.

Notes

[1Une commission de 5 % dès cinq euros reçus

[2Les tags NFC sont des puces minuscules, contenues dans des jetons, des cartes ou autres gadgets, sur lesquelles il est possible d’encoder une information. Cette information sera lue et éventuellement exécutée par un portable ou un autre outil numérique.

[3L’équipe est composée actuellement, en plus du dirigeant, de deux développeurs et d’une personne chargée de la communication. Olivier de Guyenro veut développer « un service SAV humain et de très haute qualité ».

[4Méthode qui consiste à appliquer les codes et les mécaniques des jeux vidéo à des secteurs auxquels ils n’étaient pas destinés

[5L’application est aussi utilisée par des guides-conférenciers mais également par des artistes comme des clowns par exemple.

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Source : https://www.touleco.fr/Le-Toulousain-Onetip-met-le-pourboire-digital-a-la-mode-chez-les,48953