Alors que l’attention médiatique commence à se concentrer sur l’échelon municipal, Carole Delga tient à rappeler qu’à l’échelle de la région, on peut avoir un impact important sur la vie des Français et sur la marche du monde. « Nous allons adapter notre feuille de route à l’évolution des circonstances. Il nous faut agir plus fort face à des incertitudes géopolitiques très importantes - notamment l’évolution de la relation avec les États-Unis -, à une situation politique nationale très fragile ou encore face à une accélération du réchauffement climatique qui se fait ressentir tout particulièrement dans les zones méditerranéennes », affirme la présidente de la Région Occitanie.
Elle annonce ainsi, en ce mois de novembre, le lancement de neuf plans sectoriels qui vont amplifier les mesures actuelles dans les domaines jugés prioritaires par la Région. Ce mois-ci, ce sont les plans consacrés à la biodiversité et à la réindustrialisation qui seront présentés à l’assemblée régionale. Viendront ceux consacrés à l’eau et aux mobilités en décembre. En février 2026, place à celui dédié à l’énergie. Enfin, en juin, beaucoup de pain sur la planche avant de partir en vacances puisque quatre plans seront présentés aux élus régionaux (souveraineté alimentaire, numérique, lutte contre les déterminismes et tourisme).
La Région estime que la réalisation de ces plans, dont les actions pourraient se prolonger jusqu’en 2035 [1], devrait coûter 14,5 milliards d’euros au total à l’horizon 2035. 2 milliards d’euros seraient mobilisés par la Région et 2,6 milliards par des financeurs locaux (collectivités, porteurs de projets privés, banques, etc.). La Région irait par ailleurs chercher 5,3 milliards d’euros de financement de l’Union européenne et demanderait 4,6 milliards d’euros à l’État. « L’État sous-investit en Occitanie. Nous sommes une Région vaste et en dynamique démographique. L’État doit être au rendez-vous et nous aider à protéger la population », estime Carole Delga.
Un fonds souverain renforcé et plus de réserves naturelles
Pour le plan consacré à la réindustrialisation, la Région Occitanie annonce le lancement d’une offre globale d’accompagnement des projets industriels du territoire. Des territoires porteurs de projets industriels pourront en effet se porter candidat au dispositif "Occitanie, terre des nouvelles industries". Ils bénéficieront alors des services conjoints de l’agence de développement économique Ad’occ et de la future agence des transitions née du rapprochement entre Arec et Arac. Les projets retenus pourraient aussi avoir un accès privilégié au fonds souverain régional, qui passerait de 650 millions à 1 milliard d’euros à l’horizon 2035.
Pour le plan biodiversité est annoncée l’extension progressive des 221 sites Natura 2000 gérés par la Région et couvrant actuellement 29 % du territoire régional, ainsi que l’ouverture d’au moins une nouvelle réserve naturelle par département d’ici dix ans.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Archive-Carole Delga lors de ses vœux à la presse de janvier 2025. Crédits : Région Occitanie - Sofiane Bensizerara.
Notes
[1] Soit au-delà du mandat régional actuel dont le terme est prévu en 2028.