En ces temps de divisions, il continue de fédérer et d’émoustiller les papilles. Le chocolat rassemble assez largement les suffrages des gourmands français. La consommation dans notre pays serait en moyenne de 6,4 kilogrammes par habitant chaque année. Un chiffre conséquent qui place la France comme dixième nation mondiale la plus consommatrice de chocolat. À Toulouse, la famille Puyuelo consacre sa vie à ce met alléchant depuis un peu plus de trente ans. Les deux boutiques de la Compagnie du Chocolat, situées rue des Puits-Clos et rue du Taur, font partie du paysage toulousain depuis un moment mais peu connaissent histoire de l’enseigne.
« Certains pensent que nous appartenons à une franchise alors que nous sommes une entreprise familiale locale et indépendante. Avec Vincent, mon mari, nous sommes des autodidactes. Nous avons ouvert un kiosque en 1994 au centre commercial de Labège. En 2005, nous avons installé notre atelier-boutique de la rue des Puits-Clos et, en 2016, celui de la rue du Taur. Aujourd’hui, notre fils Maxime est à nos côtés. Il est amené à reprendre le flambeau », résume la codirigeante de la chocolaterie, Isabelle Puyuelo.
Une chocolaterie occitane qui puise cependant ses influences à l’international. Le père Vincent a en effet décidé de sauter dans le grand bain (marie) après un voyage aux États-Unis et, en 2019, il a remporté un prix pour un “fudge” à la confiture de lait, confiserie très appréciée dans le pays anglo-saxons. Le fiston Maxime, aujourd’hui jeune trentenaire, a de son côté fait ses armes de chocolatier en Suède et en Suisse.
« Nous nous sommes très souvent remis en question »
Aujourd’hui, 100 % des produits vendus par La Compagnie du Chocolat (feuilles en chocolat, roches pralinées, truffes, orangettes, tableaux et autres bouchées) sont fabriqués dans les petits ateliers-boutiques toulousains d’une trentaine de mètres carrés. Le chocolat provient de la marque Valrhona avec des cacaos originaires du Ghana et de la Côte d’Ivoire. Il est labellisé B Corp, signe du sérieux de la démarche sociale et environnementale de ce fournisseur. Au niveau local, la chocolaterie a noué parallèlement une relation solide avec Les Cargos Toulousains pour la livraison en centre-ville et avec l’agence web e-commerce PH2M pour la partie commerce en ligne.
« Si nous sommes toujours là, c’est que nous nous sommes très souvent remis en question. Lors de la crise Covid, PH2M nous a aidés à booster notre boutique en ligne. C’est ce qui nous a permis de résister dans une période pas facile. Au fil des années, nous ne nous sommes pas endormis sur nos lauriers. Nous avons fait des formations auprès de Bocuse et Lenôtre, par exemple, et nous avons développé des offres vers les entreprises », confie Vincent Puyuelo. La Compagnie du Chocolat propose en effet à la cible professionnelle ateliers pédagogiques et cocktails dégustation. Une activité BtoB qui représente aujourd’hui 10 % du chiffre d’affaires de la chocolaterie [1].
En ce début d’automne, la famille commence à préparer sérieusement les importants rendez-vous chocolatés de la fin de l’année. « Il y a le Marché du chocolat, du 10 au 12 octobre, le Salon du chocolat au Meett, du 24 au 26 octobre, puis nous allons rentrer dans la préparation des fêtes de fin d’année puis des vœux de début d’année. En décembre-janvier, on fait 50 % de notre chiffre d’affaires. Puis, il y aura notre deuxième grand rendez-vous de l’année, Pâques. Le reste de l’année, nous sommes davantage dépendants du temps. S’il fait froid et gris, on a plus tendance à se retourner vers les confiseries et le chocolat », détaille et analyse Isabelle Puyuelo. Petit à petit, elle prépare avec son mari la transmission de l’entreprise familiale à leur fils. Sur la même longueur d’onde que ses parents, Maxime « veut innover » mais ne veut « pas développer l’entreprise à l’excès ». Un excès qu’il n’a jamais connu avec les chocolats, même s’il a grandi entouré de tentations sucrées. De ses parents, il semble avoir hérité d’un caractère raisonnable et d’une force toute en tranquillité.
Matthias Hardoy
Sur les photos : Maxime et Isabelle Puyuelo de La Compagnie du Chocolat. Crédit : Rémy Gabalda-ToulÉco.
Aux cotés de la famille Puyuelo, quatre collaborateurs côté fabrication et cinq personnes à la vente. L’entreprise fait aussi appel à de apprentis. Durant la période des fêtes de fin d’année et de Pâques, l’entreprise double temporairement ses effectifs pour répondre à l’afflux de clients.
Notes
[1] Le dernier chiffre d’affaires de La Compagnie du Chocolat était de 800.000 euros.