Tout commence par une histoire de réveil. Fatigué de ne pas l’entendre sonner, Cyril Loucif-Durouge décide d’opter pour une solution radicale. Il associe l’alarme à une voiture téléguidée équipée d’une pompe à eau pour lui projeter le liquide sur le visage ! « Et là, je réalise que, pour simplifier la partie électronique, des blocs prêts à l’emploi feraient bien mieux l’affaire », explique le jeune ingénieur de 26 ans. Thingz est né. Aujourd’hui, la start-up toulousaine développe et vend sur le Net des kits électroniques à assembler, comme un jeu de construction pour enfants, selon les besoins. Cinq briques de un centimètre-cube chacune sont actuellement proposées : une Led, un bouton, un afficheur, un thermomètre, une télécommande infrarouge et une brique sonore.
« Les objets fabriqués par l’acheteur résultent de la combinaison de ces briques assemblées sur une carte électronique fournie. Une fois programmé très simplement grâce à un ordinateur, l’objet peut être branché sur une prise », raconte Cyril Loucif-Durouge. Première cible, les associations éducatives Les applications en domotique sont nombreuses : alarme, contrôle de température, de montée ou descente des volets roulants, etc. Bientôt d’autres briques plus sophistiquées, connectées en WiFi, Bluetoooth ou bas-débit tel Sigfox, seront développées. La mise en service de sa machine à café via son réveil deviendra enfantine.
Un jeu d’enfants...
D’ailleurs, avec ses premiers blocs simples, Cyril Loucif-Durouge cible pour le moment le monde éducatif : « J’ai contacté plusieurs associations qui travaillent avec des écoles. Les enfants peuvent, dès dix ans, programmer l’objet conçu et voir immédiatement leur application fonctionner sans se lancer dans l’électronique. C’est magique. » Monsieur Tout le monde est capable de fabriquer. Mais à l’avenir, ce seront bien les makers dans leur ensemble qui seront intéressés. « Avec Thingz, j’offre aux gens la possibilité de ne pas attendre un roduit fini. On peut être à la source de l’innovation chez soi », souligne l’ingénieur.
Cette philosophie du fait maison artisanal et original, facilitée par la mise à disposition d’outils simples et peu coûteux comme Thingz, est la base de l’esprit makers. « L’ambition avec ma start-up est de sortir de la sphère confidentielle des bidouilleurs de l’extrême pour s’ouvrir au grand public », analyse-t-il. « Un nouveau mode de production économe, qui échappe aux géants technologiques, est en train d’éclore. »
Hébergé au sein de l’IoT Valley, Thingz, tout récemment créé sous forme de SAS, recherche des fonds auprès de business angels pour ses futurs développements. Avec un chiffre d’affaires estimé à 150.000 euros pour 2016, la start-up participe encore modestement, depuis Toulouse, au mouvement des makers, déjà qualifié par certains de nouvelle révolution industrielle.
I.M.
Sur la photo : Cyril Loucif-Durouge, créateur de Thingz. Photo Hélène Ressayres - ToulÉco.
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