Scop 3 accélère sur le marché du réemploi des équipements professionnels. En 2021, année de sa création, et 2022, la start-up basée à Pérols (Hérault) a développé et géré sa plateforme digitale de mise en relation entre vendeurs et utilisateurs de mobilier professionnel de seconde main. L’un des avantages de la solution : la délivrance, pour les clients, d’attestation de tonnes de CO2 évitées.
Depuis le début de l’année, Scop 3 se diversifie dans l’installation d’espaces professionnels, en fournissant directement le mobilier de seconde main. « Ce n’était pas prévu. Au début, nous voulions être une sorte de Vinted », explique Frédéric Salles, cofondateur de Scop 3. « Mais des entreprises nous ont contactés, en nous disant : "Nous voulons des mobiliers de seconde main, mais nous ne nous sentons pas de réaliser l’aménagement, de faire les plans, etc." Par ailleurs, la plateforme ne couvre que 10 % de nos besoins. En fait, elle nous a permis de capter la demande des entreprises souhaitant s’équiper en seconde main. » Un peu « comme des entreprises qui développent en interne un CRM, et qui se rendent compte ensuite que le besoin est plus vaste sur le marché et que le service peut intéresser beaucoup de monde », illustre l’ancien dirigeant de Matooma.
Pour développer cette nouvelle activité, la PME a conclu des partenariats avec des grands fabricants de mobiliers : Fermob, SteelCase, Haworth, EOL… « Nous reprenons différents produits. Tout d’abord, des meubles commandés par des clients, mais qu’ils ne veulent plus financer. Les fabricants cherchent des canaux pour les distribuer. Ensuite, des stocks d’anciennes collections. Enfin, des produits décotés à hauteur de 30 % ou 40 %, avec des petits défauts de fabrication, par exemple une peinture un peu granuleuse, que l’on ne voit pas à l’œil nu. »
Enerfip à Montpellier et bases vie à Toulouse
Parmi les premières références, en Occitanie, de ce nouveau service, on trouve Enerfip (financement participatif pour la transition énergétique), qui vient de s’implanter sur 1200 m2 en centre-ville de Montpellier, et Dev’ENR (producteur d’énergies renouvelables), s’installant également sur 1200 m2 place Jean-Jaurès à Béziers. Ou encore les bases vie d’Eiffage, sur le chantier de la troisième ligne de métro de Toulouse. « Nous proposons par exemple d’empiler des modules pour constituer des bureaux. Ce mobilier pourra ensuite être recyclé. » Les avantages mis en avant par Scop 3 : coût moins élevé que le neuf, décarbonation des chantiers, disponibilité quasi-immédiate (quelques jours) du mobilier de seconde main.
« Nous ne nous substituons pas aux architectes et aux aménageurs spécialisés, du type Sofradam, qui sont nos partenaires. Notre intervention se limite à la proposition de mobiliers, à la logistique et à l’installation », précise Frédéric Salles.
5 millions d’euros bientôt levés
Scop 3 entend aussi surfer sur la tendance du flex aménagement, qui monte en puissance pour rendre les bureaux plus attractifs. « Les entreprises cherchent à faire évoluer leurs espaces de travail tous les six ou huit mois, grâce à des aménagements éphémères. Notre plateforme leur permet de faire tourner régulièrement la décoration et l’ameublement, de façon écoresponsable », explique Sophie Scantamburlo-Contreras, associée et cofondatrice.
La start-up de l’économie circulaire emploie douze salariés. Après un premier chiffre d’affaires de 200.000 euros, la barre du million d’euros devrait être atteint cette année. Scop 3 prévoit une levée de 5 millions d’euros avant la fin de l’année, « pour financer le développement commercial sur toute la France. Nous allons commencer à attaquer l’international en 2024, avec la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. » Des recrutements sont prévus à des postes de commerciaux et de développement logiciel. L’opération fera suite à une première levée de 1,9 million d’euros, réalisée en 2021 auprès d’Irdi Capital, NGB Holding, Bpifrance, Crédit Agricole du Languedoc et Nicollin Holding.
Hubert Vialatte
Sur la photo : Sophie Scantamburlo-Contreras et Frédéric Salles, cofondateurs de Scop 3, le 28 août à la REF (Rencontre des entrepreneurs de France) de Paris. Photo : Hubert Vialatte -Agencehv.