Ville intelligente, transport et bâtiment connecté. L’intégrateur et éditeur de solutions d’objets connectés Synox, basé à Montpellier, s’est, en vingt ans, fait un nom, en intervenant de la connectivité à l’exploitation des données. La PME connecte ainsi quelque 350.000 objets dans divers secteurs : compteurs d’eau pour détecter les fuites [1], capteurs installés dans les points d’apports volontaire de verre pour mesurer les niveaux de remplissage et optimiser les collecte, capteurs de qualité d’air dans les cours d’école et les crèches, dispositif mesurant la fréquentation des pistes cyclables en temps réel, surveillance de l’hydrométrie, de la température et du CO2 dans les salles du Musée Fabre de Montpellier pour la préservation des œuvres, électrovannes…
Surveillance des flottes de véhicules
Parmi les appels d’offres remportés en 2024 figure la gestion des flottes de véhicules pour France Travail (900 véhicules) et le ministère de l’Intérieur (14.000 véhicules de police). « Les véhicules sont certes déjà connectés, dans nos solutions. Mais les constructeurs fournissent la data, et les clients ne la gèrent pas. De plus, il est très rare que les flottes soient homogènes. Nous pouvons gérer des flottes hétérogènes et unifier les données sur une même plateforme », détaille Emmanuel Mouton, PDG.
Synox est aussi positionné sur le marché des territoires connectés et durables, avec des consultations remportées récemment auprès de Berry Numérique, Val-de-Loire Numérique ou Rennes Métropole. « Le déploiement de la fibre optique amène de nouveaux services connectés, autour de la maîtrise énergétique des bâtiments des collectivités, de la consommation d’eau, de la qualité de l’air dans les écoles, etc. », poursuit-il. Autre vecteur de croissance, l’utilisation par les bailleurs sociaux d’objets connectés pour réduire la consommation d’énergie.
Empreinte environnementale
L’enjeu est aussi de ne déployer que le strict nécessaire, pour limiter l’empreinte environnementale. « Nous faisons une balance entre avantage de la solution et son coût écologique, et donnons une note », confie-t-il. Autant d’activités qui ont permis à la société Synox, qui compte environ 1300 clients, de réaliser un chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros en 2024 (+4,2 % par rapport à 2023), avec un objectif de 6,5 millions d’euros en 2025. Elle s’appuie pour cela sur quarante-cinq salariés et prévoir cinq recrutements en 2025.
Synox vient par ailleurs d’inaugurer, le 5 février, son nouveau siège social à Castelnau-le-Lez. D’une superficie de 1550 m², il représente un investissement de 4 millions d’euros. Bardé de capteurs, il se veut une vitrine du savoir-faire de la PME en matière de smart building (bâtiment intelligent) : mesure, répartition et maîtrise de la consommation d’énergie, qualité de l’air, luminosité, accès... « Il y a seulement deux interrupteurs, et uniquement parce que les électriciens ont insisté. Ils ne pouvaient pas admettre de livrer un bâtiment de bureaux sans interrupteur », sourit Emmanuel Mouton, qui détient 85 % du capital de la PME avec le deuxième cofondateur, Jérôme Fenwick. Les 15 % restants sont répartis entre la Banque des Territoires et Sofilaro (Crédit Agricole du Languedoc).
À partir de 2026, Synox entend enfin se développer à l’international : Espagne, Italie, Benelux, Afrique et Arabie Saoudite. La PME a d’ailleurs intégré le programme Accélérateur Afrique de Bpifrance, pour structurer son expansion en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire et au Maroc.
Hubert Vialatte
Sur les photos : Emmanuel Mouton, PDG de Synox. // La PME entend enfin se développer à partir de 2026 à l’international : Espagne, Italie, Benelux, Afrique et Arabie Saoudite. Crédits : DR.
Notes
[1] 80.000 capteurs déployés par la Régie des eaux de Montpellier Méditerranée Métropole d’ici à 2027
