À Albi, le droit des affaires fait sa Rêv’olution

Sonia Boivin a prêté serment en 2011. Passionnée depuis toujours par le droit des sociétés, l’avocate démarre à Toulouse puis s’implante dans le Tarn où elle fonde son propre cabinet Rêv’olution en 2018, pour accompagner les chefs d’entreprise avec sa vision engagée. Associée unique, elle emploie trois personnes.

Révolution industrielle, digitale, sociétale… Le mot se décline à l’envi ces dernières années. Pour Sonia Boivin, avocate spécialiste du droit des affaires, la prochaine révolution, celle de l’intellect, est déjà en marche. « D’ici quelques années, on verra des avocats travailler en total distanciel », affirme-t-elle. L’intelligence artificielle vient bousculer la profession, avec de nouveaux outils d’analyse juridique qui vont jusqu’à donner leur avis. Pour l’avocate, « c’est l’avenir, c’est certain. Est-ce positif ? Je n’en sais rien. Mais au fond, je crois que l’humanité a de beaux jours devant elle. »

Car si Maître Boivin se consacre aux entreprises, c’est bien pour les humains qui les font vivre. À 37 ans, elle dirige le cabinet Rêv’olution dédié aux sociétés tarnaises mais surtout à leurs dirigeants. « J’ai la chance de travailler avec des chefs d’entreprise, des personnes passionnées et passionnantes, inspirantes, qui essaient toujours de tendre vers l’amélioration », s’enthousiasme l’experte. Créer, racheter, développer leurs sociétés, quels que soient « leurs rêves », elle veut être à leurs côtés.

Ne pas confondre vitesse et précipitation

« Mon mari est pompier, il a des urgences. Pas moi. » Sonia Boivin se refuse à céder à l’injonction de l’immédiateté. Dans une société régie par l’instantanéité, « les choses qui prennent du temps sont insupportables », explique-t-elle, « et sans doute plus encore pour un chef d’entreprise ». Mais le droit ne peut pas s’exercer dans la même réalité temporelle. Pour l’avocate, un dossier compliqué, aux enjeux lourds, nécessite « un temps de pose » ; la bonne décision découle de la réflexion. Pragmatique, mais pas toujours évident à faire entendre à des clients pressés qui estiment leur temps plus précieux que leur argent.

L’experte porte un autre défi : être reconnue comme un partenaire indispensable de la création d’entreprise, au même titre qu’un expert-comptable. « Nous, avocats, sommes sollicités uniquement quand ça va mal et c’est bien dommage », regrette la professionnelle du droit. Elle apporte une explication : « Jusqu’en 1991, il existait d’une part des conseillers juridiques, de l’autre des avocats contentieux. Ensuite, les deux professions ont été fusionnées. L’avocat reste donc assimilé aux litiges. » À l’exception de ses clients les plus âgés, beaucoup d’entrepreneurs se tournent vers elle sur le tard, lorsque quelque chose se met à coincer. Un constat déprimant : « Même une erreur toute bête qui a été faite au départ peut avoir de lourdes conséquences », détaille-t-elle. Pour accompagner au mieux les porteurs de projets, elle prône comme beaucoup de ses confrères le développement de l’interprofessionnalité.
Marie-Dominique Lacour

Photo : Sonia Boivin et l’équipe du cabinet Rêv’olution. Crédits : Rêv’olution.

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco.fr/A-Albi-le-droit-des-affaires-fait-sa-Rev-olution,37208