C’est pour aider son père agriculteur qui ne pouvait plus se rendre dans ses parcelles que Mohamed Mekki Maalej a imaginé Agri Safe. Depuis 2022, l’ingénieur en télécommunication tunisien développe une solution pour orchestrer à distance, depuis sa tablette, son smartphone ou son ordinateur, le système d’irrigation et la fertilisation des sols de son exploitation agricole au fil des saisons. Dans les parcelles, des capteurs communiquent de multiples informations (température, humidité, intensité lumineuse, concentration en CO₂, etc.) à une passerelle informatique [1] via le réseau 4G qui envoie le tout dans un cloud [2]. Autant d’informations qui viennent nourrir l’application d’Agri Safe.
« Pour chaque passerelle informatique, 32.000 équipements différents peuvent être connectés. Notre solution peut servir à de nombreux agriculteurs. Des agriculteurs avec des grandes exploitations ou des regroupements de plus petits agriculteurs. Notre solution est déployée sur 520 hectares en Tunisie », explique l’entrepreneur, dont la jeune pousse est actuellement accompagnée par Nubbo, l’incubateur à mission occitan, et par Le Village by CA de Toulouse.
Face à l’accélération du réchauffement climatique, l’importance d’une meilleure gestion
Mohamed Mekki Maalej se dit « très satisfait » de l’efficacité de sa solution. « Il y a de très bons résultats. Notre solution permet une gestion tout en précision. Pour la culture des oliviers, on remarque une économie d’eau de l’ordre de 30 % et des rendements en augmentation de 10 %. Pour les amandes, il y a 25 % d’économie d’eau et des rendements également en hausse de 10 % », assure l’ingénieur toulouso-tunisien.
Pour accélérer son développement dans le pourtour méditerranéen (France, Espagne, Italie, Tunisie), Agri Safe se lance dans une levée de fonds de l’ordre de 400.000 euros. « La zone méditerranéenne est particulièrement frappée par l’accélération du réchauffement climatique. Avoir une meilleure gestion de l’eau et des intrants dans ce contexte est vraiment quelque chose de très important. Agri Safe veut aussi montrer aux jeunes que le métier d’agriculteur évolue, s’adapte et peut-être rendu un petit moins difficile par la technologie », confie le très déterminé Mohamed Mekki Maalej.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Un capteur ph-mètre, outil de mesure permettant de déterminer le pH d’un sol. Ce capteur est relié au système imaginé par Agri Safe pour que les agriculteurs puissent contrôler à distance l’irrigation et la fertilisation des sols de leurs parcelles. Crédit : Agri Safe.
Mohamed Mekki Maalej dirige Agri Safe avec Sana Darghouth, cofondatrice de la jeune pousse, qui manage la gestion financière, l’aspect administratif et le développement de partenariats agricoles.