Face à l’accélération du réchauffement climatique, la décarbonation du système de chauffage des logements collectifs est un enjeu primordial. Une start-up toulousaine Paccap [1] s’est justement emparée du sujet. « Nous développons un radiateur thermodynamique. Pour résumé, il s’agit d’une sorte de petite pompe à chaleur intégrée dans un radiateur. Comme dans toute pompe à chaleur, le principe est de récupérer l’énergie de l’air extérieur. Cette énergie va être transférée à l’intérieur du radiateur par le phénomène de la thermodynamique. Notre radiateur, par sa taille modeste, son prix accessible et sa discrétion au niveau sonore, est plus adapté au logement collectif qu’une pompe à chaleur classique », explique le fondateur de la jeune pousse, Sébastien Vacher.
Après avoir créé un prototype dans son garage en 2024, le détenteur d’un doctorat en thermodynamique a réussi à breveter son innovation début 2025. En phase de développement, celle-ci pourrait être commercialisée à partir de 2028. Pour atteindre cet objectif, la jeune pousse vise aujourd’hui une levée de fonds [2] de l’ordre de 3 millions d’euros auprès de fonds d’investissement et de business angels. Cet argent servirait tout d’abord à finaliser « un prototype sans verrou technologique » puis à lancer un projet-pilote, capital pour démontrer qu’en conditions réelles, l’innovation donne satisfaction.
« Notre projet répond à l’objectif de souveraineté industrielle du pays »
La start-up haut-garonnaise est soutenue par plusieurs acteurs économiques et de l’innovation importants. Elle est tout d’abord épaulée par Nubbo, l’incubateur à mission toulousain, et par Bpifrance via une bourse French Tech. Mais elle reçoit aussi l’appui du réseau de distribution de gaz en France, GRDF, qui lui a signé une lettre d’intention par rapport à la distribution de sa technologie. Au “board” de Paccap, Thierry Leroy, ancien directeur général de De Dietrich, fabricant et concepteur de solutions thermiques, qui fut par le passé le supérieur de Sébastien Vacher, Caroline Combes, experte des questions RH, et Matthieu Cochet, spécialiste de la “supply chain” [3].
Pour le fondateur de la jeune pousse, les raisons d’appuyer sa start-up sont multiples. « Il y a d’abord l’argument écologique. Notre système décarboné consomme beaucoup moins qu’un chauffage électrique, de l’ordre de 70 % d’économies. Nos radiateurs sont aussi répérables et réutilisables en seconde-main. Notre projet répond également à l’objectif de souveraineté industrielle du pays. Contrairement à la plupart des pompes à chaleur produites en Asie, nous avons pensé Paccap dans l’idée d’une production totalement française. Nos solutions peu onéreuses peuvent de même répondre à la problématique de la précarité énergétique. Et, enfin, elles peuvent aussi faire du frais et participer à lutter contre “l’effet bouilloire énergétique” », détaille le dirigeant de Paccap. Son entreprise visera d’abord la cible professionnelle (promoteurs immobiliers de logements ou de bureaux) ou les collectivités (établissements scolaires, bâtiments publics) avant de s’élargir aux particuliers lorsque sa croissance sera consolidée.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Sébastien Vacher, fondateur de l’entreprise Paccap à la Cité à Toulouse où sa start-up est localisée. Crédit : Rémy Gabalda - ToulÉco.