Bientôt réunies à Toulouse, les intercommunalités de France très inquiètes sur le budget

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La prochaine convention d’Intercommunalités de France se tiendra les 8, 9 et 10 octobre au Meett, le parc des expositions de Toulouse. L’occasion pour les collectivités locales, tant urbaines que rurales, d’exprimer au nouveau Premier ministre leurs inquiétudes par rapport au budget de l’État 2026. Celui-ci pourrait être encore plus douloureux que le précédent pour elles.

Plus de 2000 congressistes représentant 700 communautés de communes et 17 métropoles. Voilà la population attendue dans la Ville rose du 8 au 10 octobre, à l’occasion de la trente-cinquième convention d’Intercommunalités de France, qui proposera notamment dix-huit ateliers thématiques [1]. « Intercommunalités de France, c’est le reflet fidèle de la richesse de notre pays. De la ruralité aux grandes métropoles. Dans les communautés de communes et les métropoles, des sensibilités politiques différentes travaillent ensemble à des projets de développement de territoires. Les familles politiques nationales devraient s’en inspirer. Les Français l’attendent », considère le président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc.

« Le fait intercommunal est indispensable. Sans lui, pas de développement concerté et équilibré du territoire. Au niveau national, on veut parfois cliver, séparer le rural de l’urbain. Notre mission, c’est de montrer qu’on peut rassembler, avoir une vision commune et apporter services publics et transports partout », ajoute Sébastien Martin, le président d’Intercommunalités de France et de la communauté d’agglomération du Grand Chalon.

Cette édition 2025 sera fortement marquée par les craintes générées par la crise budgétaire et politique actuelle. L’an passé déjà, les collectivités locales s’étaient mobilisées contre « des efforts budgétaires jugés trop importants » à leur endroit. Mais la potion pourrait être encore plus amère cette année.

« 5 milliards d’efforts, c’est une folie ! »

« Toulouse Métropole a perdu de l’ordre de 50 millions d’euros. Les nouvelles ne seront pas rassurantes. On est encore, à l’heure actuelle, sur un schéma de doublement de cet effort. Les intercommunalités sont plus touchées que les villes. J’avoue ne pas comprendre pourquoi l’État ponctionne des intercommunalités qu’il a voulu généraliser. Nous avons le choix entre moins investir ou emprunter davantage. Mais aucun n’est satisfaisant. Moins investir, c’est aussi moins faire travailler le tissu économique local. Les gens qui nous gouvernent ne connaissent pas assez les collectivités locales. De tels efforts déraisonnables, cela serait vraiment dramatique », s’alarme le président de Toulouse Métropole et maire de Toulouse.

« Les intercommunalités ne doivent pas être exemptés d’efforts. Mais ce qui est proposé est une folie. 5 milliards, c’est trop ! Le risque, c’est d’avoir des collectivités complètement exsangues. Un effort de 2 milliards, c’est beaucoup plus réaliste », juge de son côté le président d’Intercommunalités de France. L’association, qui n’a pas encore été reçue par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, lui a d’ores et déjà envoyé des propositions pour sa loi sur la décentralisation. « Nous appelons notamment à gérer les dispositifs de rénovation énergétique des logements depuis les intercommunalités. Nous avons vu les errements de MaPrimeRénov’ et pensons faire mieux localement », confie par exemple Sébastien Martin.
Matthias Hardoy

Sur la photo : En novembre 2024, une centaine d’élus de gauche comme de droite s’étaient mobilisés face à la préfecture de Haute-Garonne pour protester contre les baisses de budget drastiques annoncées par l’État. Crédit : Rémy Gabalda-ToulÉco.

Notes

[1Sur des sujets très divers : économie, cohésion sociale, égalité femmes-hommes, Infos juridiques, etc.

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Source : https://www.touleco.fr/Des-intercommunalites-tres-inquietes-en-Congres-a-Toulouse-debut,48320