Le maire de Toulouse fait sa rentrée politique sur fond de crise nationale

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Jean-Luc Moudenc a fait sa rentrée dans une atmosphère particulière le lendemain de la chute du gouvernement Bayrou. Face à la presse, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole a longuement commenté la situation politique mais n’a pas pu faire de grandes annonces programmatiques locales, l’entrée dans la période dite préélectorale limitant depuis le 1er septembre son expression publique.

Au lendemain de la chute du Premier ministre François Bayrou et à la veille de la journée de mobilisations sociales « Bloquons tout » sur tout le territoire, la conférence de rentrée du maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole avait forcément une ambiance particulière. L’édile a été amené à plusieurs reprises à commenter cette donne politique pour le moins ardue. « Ce rendez-vous traditionnel se fait dans une conjoncture particulière. L’état d’esprit de nos concitoyens est marqué par l’inquiétude, l’exaspération, la colère. Notre classe politique nationale n’est pas à la hauteur. La solution viendra de la coopération entre sensibilités politiques différentes. C’est ce que nous faisons par exemple à la Métropole. Je suis de plus en plus persuadé que la République tient par les territoires et ses élus engagés », analyse avec gravité Jean-Luc Moudenc.

Pour le maire de centre-droit, la période de flou institutionnel pourrait, si elle durait, avoir des conséquences économiques et sociales délétères au niveau local. « Les périodes d’incertitudes ne sont jamais bonnes pour l’économie et l’emploi. Les investisseurs et les décideurs économiques doivent pouvoir se projeter. Nous avons un des territoires métropolitains les plus dynamiques de France. Nous subirons donc moins qu’ailleurs mais, plus tôt nous aurons un budget, mieux cela sera. Pour agir, les collectivités doivent savoir à quelle sauce elles seront mangées afin de construire leurs propres budgets », détaille le maire de Toulouse, qui appelle « la classe politique à faire sa révolution et à trouver la formule gouvernementale qui permet de tenir sans dissolution au moins jusqu’aux municipales de 2026 ».

Bilan de l’été 2025 et transports

Tenu par les règles électorales qui s’appliquent depuis le 1er septembre en vue de ces élections locales qui auront lieu en mars prochain, Jean-Luc Moudenc n’a pu se livrer au siège de la Métropole ni à un grand bilan du mandat qui s’achève, ni se tourner trop vers l’avenir. Il a toutefois pu parler d’évènements et projets de cette année 2025.

Il a notamment tiré un bilan positif de l’été 2025. Le passage du Tour de France aurait par exemple permis d’atteindre un taux d’occupation des logements touristiques de la ville de l’ordre de 92 et 88 % durant les deux journées où la Grande Boucle s’est trouvée en terres toulousaines. Des lieux phares de la ville (Basilique Saint-Sernin, Quais des Savoirs, Halle de la Machine, etc.) auraient connu « des augmentations importantes de fréquentation ». [1]

Le maire a ensuite évoqué les canicules importantes de cet été 2025. Cette année, Toulouse avait présenté un troisième plan « Toulouse plus fraîche » pour faire face aux températures caniculaires plus fréquentes. « Cet été, nous avons eu 1 jour sur 4 à plus de 35 degrés et 25 jours sous alerte canicule. L’accélération du réchauffement climatique est bien là et impose aux élus d’aller plus loin », estime l’élu toulousain, qui ne peut faire pour le moment et dans ce cadre, des promesses sur l’adaptation au réchauffement.

Autre dossier abordé, les transports. Le maire a assuré que les effondrements de bâtiments lors des travaux de la ligne C du métro qui avaient inquiété cette année « étaient en réalité très limités » et qu’au-delà de ces quelques incidents, « les travaux avançaient bien pour une ligne qui ouvrirait bien en 2028 ». Sur le dossier de la LGV Toulouse-Bordeaux, l’édile attend que « l’État se positionne clairement ». « Les travaux ont démarré. Les collectivités espèrent que l’État confirmera son engagement financier alors que le tribunal administratif a validé cet été le plan de financement pour la réalisation de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse », déclare Jean-Luc Moudenc.

Enfin, le maire de Toulouse a de nouveau affirmé son soutien au projet de Tour Occitanie. « Cinq décisions de justice ont été en faveur de ce projet privé sur un terrain qui ne nous appartient pas. À cause de l’acharnement judiciaire des opposants, du temps a passé, il faut que le projet soit adapté aux réglementations actuelles. Nous attendons que les promoteurs du projet reviennent vers nous avec un projet amendé. Le chantier conséquent devrait durer quatre ans », résume le président de Toulouse Métropole.
Matthias Hardoy

Sur la photo : Photo d’archive de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Crédit ; Rémy Gabalda - ToulÉco.

Notes

[1De 6 % pour le Quai des Savoirs, de 46 % pour la Halle de la Machine et 85.000 visiteurs pour Saint-Sernin.

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Source : https://www.touleco.fr/Le-maire-de-Toulouse-fait-sa-rentree-politique-sur-fond-de-crise,48054