Si on est très loin de pouvoir sortir les cotillons, pas de raison non plus de tirer une tête de six pieds de long. Voilà en langage un poil familier comme on pourrait résumer la dernière enquête de conjoncture de la direction régionale Occitanie de la Banque de France. De l’analyse des bilans 2024 de 17.141 entreprises occitanes ressort une tendance globale à la croissance, même si la dynamique est moindre que l’année précédente et loin d’être insolente. Dans l’industrie, la croissance des chiffres d’affaires s’élève à 1,4 % contre 5,3 % en 2023 et, dans les services, à 2,2 % contre 4,6 %. En revanche, le BTP décroît de 0,6 % après une hausse de 4 % en 2023.
L’économie occitane demeure toujours portée par l’aéronautique, même si, là aussi, la dynamique est moins forte. Ce secteur industriel connaît une croissance de 7,6 % après une progression de 13,3 % l’année précédente. Les services aéronautiques, eux, enregistrent une progression de 5,3 % après une hausse de 10,2 % en 2023.
« Le sujet préoccupant, c’est l’incertitude budgétaire et politique »
Place ensuite à une analyse de ce début 2025 après enquête scrupuleuse auprès des dirigeants régionaux. « Les trésoreries dégradées en début d’année se sont améliorées pour les entreprises occitanes. On peut toutefois noter des tensions ponctuelles chez les équipementiers électriques et dans l’industrie automobile, en difficulté. Dans tous les secteurs, mais en particulier dans l’industrie, on remarque que les effectifs ont été légèrement réduits par un recours moindre à l’intérim », explique Vincent Foussal, responsable du service des études économiques à la Banque de France en Occitanie.
Et faut-il s’inquiéter de l’augmentation des défaillances d’entreprises ? « La croissance annuelle des défaillances est en train de ralentir mais demeure élevée. Après une période d’augmentation il est vrai importante, on revient vers des moyennes de long terme. Pour moi, cela n’est pas, aujourd’hui, un gros sujet d’inquiétude. Parallèlement, on voit un nombre non négligeable d’entreprises naître (53.000 depuis le début de l’année) et pas seulement des microentreprises. Le sujet préoccupant, c’est l’incertitude budgétaire et politique qui dure et qui fait que les entreprises ont du mal à investir, à se projeter dans l’avenir. Cet attentisme n’est pas bon pour l’économie de long terme », considère Christine Bardinet, la directrice régionale de la Banque de France en Occitanie.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Archive - Le logo de la Banque de France et Véronique Murcuillat, assistante de la directrice régionale d’Occitanie. Crédit : Rémy Gabalda - ToulÉco.