Créé en 2007, Microphyt, spécialiste des ingrédients naturels issus de microalgues pour la nutrition et le bien-être, entame une stratégie d’expansion en flèche. Sa troisième levée de fonds, d’un montant de 15 millions d’euros, réalisée en novembre 2022, sera dédiée à l’accélération de la commercialisation de ses solutions, au développement de nouveaux ingrédients et à l’accroissement de la capacité de production de sa nouvelle plateforme industrielle de Baillargues, près de Montpellier.
Après deux levées, de 2 millions d’euros en 2013 et de 28,5 millions d’euros en 2019, ce dernier tour de table a été mené par L’Oréal, via son fonds de capital-risque Bold, accompagné par les investisseurs historiques de Microphyt, dont Bpifrance et Sofinnova Partners. Microphyt prévoit de passer de 715.000 euros de chiffre d’affaires en 2022, année du début de la commercialisation de ses produits, à 15 à 20 millions d’euros d’ici à trois ans. L’équilibre financier devrait être atteint en 2024. L’entreprise a consacré jusque-là ses investissements à la R&D, avec déjà une dizaine de familles de brevets déposés, et à la construction de sa bioraffinerie industrielle de microalgues, pour 24 millions d’euros. Cette dernière sera progressivement mise en service et lui permettra de multiplier par cinq le volume de sa production d’ingrédients, à 520 m3 par an.
Un marché en plein boom
Les solutions de Microphyt intéressent les laboratoires de compléments alimentaires et les marques de cosmétiques. L’entreprise a d’ailleurs noué des partenariats de recherche avec Chanel ou L’Oréal, l’un de ses investisseurs. « Les microalgues renferment des composés bioactifs recherchés en nutrition et bien-être. Elles sont riches en antioxydants, en Omega 3 et en protéines particulières. L’efficacité de chacun de nos produits est démontrée par une étude clinique », explique Vincent Usache, directeur général de Microphyt. Leur dernier ingrédient, Gamephyt, a ainsi donné lieu à une batterie de tests cognitifs auprès d’une soixantaine d’étudiants gamers de l’Université du Texas.
D’ici à 2027, l’entreprise prévoit de passer de deux ingrédients à une dizaine en nutrition et de quatre à une vingtaine en cosmétique. « Il est important de répondre aux besoins du marché, qui est colossal. Ce dernier est estimé au niveau mondial à 70 milliards de dollars par an, avec une part des ingrédients naturels de 5 milliards de dollars », indique Vincent Usache. Les États-Unis, où Microphyt a ouvert un bureau en 2021, représentent un fort potentiel de développement. À terme, Microphyt devrait équilibrer son activité entre l’Europe, l’Amérique et l’Asie. En 2023, l’entreprise renforcera ses équipes de cinquante-cinq collaborateurs à soixante-dix salariés.
Isabelle Meijers
Sur la photo : Vincent Usache, directeur général de Microphyt, au sein de la nouvelle bioraffinerie de microalgues de l’entreprise. Crédit photo : Microphyt.