Il a fallu 400 jours de travail pour définir le futur du musée d’Aeroscopia, à Blagnac, puis noircir un document de 800 pages déposé dans le cadre de l’appel d’offres. Et le 15 octobre, la décision est tombée : Toulouse Métropole renouvelle le contrat de délégation de service public (DSP) jusqu’en 2037 à Manatour. L’entreprise spécialisée dans le tourisme industriel, qui exploitait depuis janvier 2015 le musée de l’aéronautique, raffle la mise devant un unique concurrent, Kléber Rossillon.
« La collectivité a souhaité insuffler une nouvelle dynamique au musée avec l’objectif de renforcer son attractivité, d’accroître sa fréquentation et d’étendre son rayonnement », peut-on lire dans la délibération de Toulouse Métropole, qui s’engage à injecter une subvention de 6 millions d’euros dans la Cité de l’aéronautique civile et militaire.
Une muséographie totalement repensée
« Nous n’avons pas encore arrêté de nom », rectifie Pierre-Olivier Nau, le dirigeant de Manatour, qui ambitionne d’atteindre entre 380.000 et 400.000 visiteurs en 2037, contre 240.000 en 2026. À l’image du Museum of Flight à Seattle, aux États-Unis, qui totalise 500.000 visiteurs. Si Aeroscopia ne pousse pas ses murs, sa muséographie et sa scénographie sont totalement repensées. Ainsi, sur place, un bâtiment de 1000 m2 environ rassemblera billetterie, boutique et simulateur de vol. Un nouvel espace d’exposition temporaire sera aménagé dans l’actuel hall d’accueil du musée. À l’extérieur, le Tarmac Sud sera dédié à l’Armée de l’air : un A400 et un Transall seront positionnés avec de petits avions militaires. Le Concorde et la Caravelle vont retrouver la collection des avions de légende.
À l’intérieur d’Aeroscopia, deux déambulations seront possibles : le fil rouge guidera les visiteurs sur les pas des femmes et des hommes de l’histoire de l’aviation, et le fil vert suivra les aéronefs qui s’inscrivent dans la décarbonation du secteur. « Il n’est pas question que la capitale mondiale des avions n’ait pas de vitrine à sa mesure », conclut Pierre-Olivier Nau. À Blagnac, le musée emploie vingt-cinq personnes pour un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros.
Audrey Sommazi
Sur la photo : Toujours sous la houlette de Manatour, le musée Aeroscopia va se réinventer pour attirer 400.000 visiteurs en 2037. Crédits : Rémy Gabalda-ToulÉco.
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