Pour « faire du rail l’architecture centrale de toutes les mobilités » en Occitanie et augmenter la fréquentation de 20 % d’ici dix ans, la présidente de Région Carole Delga ne relâche pas ses efforts. À l’occasion de l’inauguration de la nouvelle gare Matabiau, l’élue socialiste a officialisé mardi 5 septembre son partenariat avec la SNCF. Au travers de deux documents formels, la « convention trains régionaux LiO » et une « feuille de route Ambition Commune », la tarification, l’offre et la qualité du service ferroviaire ont été passées au crible.
Dernière mesure régionale en date pour la baisse des prix : l’offre "+=0", jusqu’alors proposée aux 18-26 ans, devient accessible en septembre 2023 aux 12-18 ans, qui pourront bénéficier eux aussi des trajets gratuits à partir du onzième voyage sur le réseau LiO. « Un million de jeunes vont voyager gratuitement en Occitanie », se réjouit Carole Delga.
Concernant l’offre, la présidente rappelle « l’évidence » : aucune fermeture de gare dans les dix prochaines années. Bien au contraire. La convention prévoit une hausse de 24 %, soit 110 trains supplémentaires par jour répartis sur toute la région. En parallèle, les réouvertures de lignes se poursuivent avec le tronçon Montréjeau-Luchon dès 2024. Quatre autres suivront dans le Gard (Alès-Bessèges et Pont-Saint-Esprit-Avignon-Nîmes), l’Aude (Limoux-Quillan) et l’Aveyron (Rodez-Sévérac-Millau). Plus loin, Carole Delga vise l’Espagne, avec la création du nouveau service transfrontalier très attendu reliant Toulouse à Barcelone en passant par Perpignan, Figueras et Gérone. Sa mise en service est prévue pour 2031.
« Jean-Pierre, si un train est en retard, tu casques ! »
Autre enjeu majeur, la ponctualité. Pour que l’incitation à utiliser le train fonctionne, le respect de l’horaire n’est plus en option. La Toulousaine Carole Delga s’est montrée inflexible avec son partenaire bordelais, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF : désormais « tout retard [de plus de cinq minutes] sera suivi d’une pénalité ». La négociation bénéficiera aux voyageurs car les sommes récupérées par la Région seront reversées aux abonnés LiO, comme c’est déjà le cas depuis 2018. Au total, le plafond annuel des pénalités de retard en Occitanie pourra atteindre 9 millions d’euros en 2032, un record, contre 4,2 millions d’euros aujourd’hui.
Un dispositif spécifique est également en cours de déploiement pour suivre à la loupe cent-vingt lignes « sensibles », c’est-à-dire particulièrement touchées par les retards, pour lesquelles les sanctions financières pèseront plus lourd que pour les autres. Enfin, les retards causés par des défaillances sur le réseau ferroviaire seront aussi imputés à la SNCF.
Marie-Dominique Lacour
Sur la photo, de gauche à droite : Christophe Fanichet, PDG de SNCF-Voyageurs, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, et Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, lors de la signature de la convention trains régionaux LiO à Toulouse, le mardi 5 septembre 2023. Crédits : M-D. L. - ToulÉco.