En redressement judiciaire, Naïo Technologies a trouvé un repreneur

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En l’absence d’industriels intéressés, c’est un projet construit par la Région Occitanie autour de son agence d’investissements stratégiques, l’Aris, de la société de gestion d’actifs Mirova et de Bpifrance qui va tenter de relancer le fabricant de robots agricoles autonomes. La nouvelle entreprise sera notamment portée par l’entrepreneur toulousain Antoine Monville et l’ancien directeur commercial de Naïo Technologies, Matthias Carrière.

La nouvelle est tombée ce lundi 3 novembre. Avec l’appui de la Région Occitanie, la société Naïo Technologies, placée en redressement judiciaire le 6 juin dernier, a trouvé un repreneur. Le résultat d’une mobilisation forte de la collectivité, dès l’annonce de ces difficultés. Par l’intermédiaire de son agence de développement économique Ad’Occ et de son agence d’investissements stratégiques Aris, la collectivité a tenté de trouver un industriel intéressé par la reprise de l’entreprise haut-garonnaise spécialisée dans la conception et la fabrication de robots agricoles autonomes.

C’est finalement une toute nouvelle société, construite grâce à l’Aris, qui injecte 200.000 euros, la société de gestion d’actifs Mirova et Bpifrance, qui va donc reprendre l’activité de Naïo Technologies, avec « un projet solide » selon la Région. « Cette nouvelle société a été créée dans l’optique d’inscrire Naïo Technologies dans une dynamique industrielle rentable et pérenne en maintenant des emplois, au service de la résilience de la filière agricole et viticole », assure la collectivité, qui accorde par ailleurs des garanties bancaires et des avances remboursables à l’entreprise. Cela se fera sous la houlette d’Antoine Monville, entrepreneur toulousain bénéficiant d’une longue expérience en matière d’innovation d’industrialisation, et de Matthias Carrière, directeur commercial de Naïo depuis douze ans.

« Préserver ce savoir-faire unique »

Une bonne nouvelle pour l’économie régionale tant la société, basée à Escalquens, en Haute-Garonne, avait su creuser son sillon. Au point de lever 32 millions d’euros fin 2022, époque où elle affichait un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros et soixante-quinze salariés. « Dès les premières difficultés, la Région s’est mobilisée pour préserver ce savoir-faire unique et les emplois qui y sont attachés. Cette reprise, fruit d’un travail collectif mené avec des partenaires solides et des acteurs locaux engagés, ouvre une nouvelle page pour Naïo Technologies, au service de l’agriculture et de la souveraineté économique de notre région », a d’ailleurs réagi Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.

Alors qu’elle faisait preuve d’ambition et annonçait encore de multiples projets fin 2023, Naïo Technologies avait enregistré des changements à sa tête, avec l’arrivé de Philippe Perrin à la direction et le départ d’un des cofondateurs, Gaëtan Séverac. En 2024, alors que le secteur du machinisme agricole était touché par les crises agricoles et viticoles, l’entreprise haut-garonnaise en pâtissait et voyait ses ventes s’effriter.
Paul Périé

Sur la photo : Trois des robots conçus et fabriqués par Naïo Technologies. Crédit : Rémy Gabalda - ToulÉco.

Un soutien continu de la Région

Depuis la création de Naïo Technologies en 2011, la collectivité a mobilisé plus de 1,3 million d’euros pour accompagner l’entreprise, avec notamment 100.000 euros pour la politique export, 200.000 euros pour la réalisation des programmes d’innovation et 1 million d’euros pour la consolidation de ses fonds propres via l’Aris.

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Source : https://www.touleco.fr/En-redressement-judiciaire-Naio-Technologies-a-trouve-un,48881