De Peyragudes, en passant par Cauterets et jusqu’à Piau Engaly, dans toutes les grandes stations de ski pyrénéennes, le constat est identique : depuis 2021-2022, au lendemain du Covid, les difficultés pour embaucher des saisonniers ont bondi, en grande partie à cause des difficultés à se loger. « Après un état des lieux dans la vallée d’Aure et du Louron, le constat s’est rapidement imposé : nous manquions d’hébergements abordables », rapporte Laurent Garcia, le directeur de la station Peyragudes. « Nous nous sommes mis autour de la table avec les communes et des opérateurs, notamment le promoteur Loft Wood et Action Logement, pour les produire. »
Ainsi à Luchon, une ancienne école, sera bientôt transformée en trente logements par In’li, filiale d’Action Logement, et une autre résidence de trente logements sera construite sur un foncier libéré par la commune. « Au pic de la saison, nous embauchons 180 saisonniers rien que pour faire fonctionner la station, et ces soixante logements représentent 120 lits. Donc, nous espérons en tirer une première bouffée d’oxygène. »
À Piau, le VVF réhabilité réserve vingt lits aux saisonniers
L’urgence est la même à Piau-Engaly. « Mais elle ne date pas d’hier », estime Emilie Mothes, la directrice des activités touristiques à la Sem de Piau. « Nous avons vu monter cette problématique dès 2016 et avons engagé des rénovations massives dans un parc de soixante logements réservés aux saisonniers, que la commune leur loue en direct. » Cette année, la résidence VVF, qui a fait l’objet d’une réhabilitation totale, leur réservera vingt de ses 249 lits ; et la démarche sera identique pour le groupe Hutopia, qui gère l’auberge de jeunesse de la station. Trente lits seront là aussi fléchés à l’hébergement des travailleurs saisonniers.
À Cauterets, l’hôtel de France devient la maison des saisonniers
Autre méthode à Cauterets. Ici, la saison est longue entre le ski en hiver et les thermes en été et la station figure parmi les plus chères des Pyrénées du point de vue immobilier. « Il faut compter 350 euros pour louer un studio et 700 euros pour un T2, ce qui reste très pénalisant pour les saisonniers », pointe Anaïs Aguillon, la directrice de l’office de tourisme. La Ville a donc décidé d’investir 2,8 millions d’euros dans l’achat et la transformation de l’ancien hôtel de France en maison des saisonniers. « Il sera livré en février prochain et abritera vingt-six logements (T1, T1 bis et T2) loués à prix abordables, ainsi qu’un restaurant "ouvrier" de trente-cinq couverts. »
Béatrice Girard
Sur la photo : Encore en travaux, cet ancien hôtel de Cauterets se transforme en logements abordables réservés aux saisonniers. Crédit : Mairie de Cauterets.
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