En six ans, Sofilec, loueur de matériels, d’équipement et de véhicules pour le BTP, l’industrie et les collectivités, a quintuplé son chiffre d’affaires, passant de 9,5 millions à 50 millions d’euros, pour trente-et-une agences Loc +, Apex Location et Covetech. « Les clients se tournent de plus en plus vers la location. Et, avec l’acquisition, en juillet, de Chaptal Location (devenu Apex Location), qui réalisait un chiffre d’affaires de 8,5 millions d’euros, nous nous diversifions dans les métiers de la location de véhicules utilitaires et spéciaux », décrit Antoine Le Quellec, président de la société basée à Montpellier.
L’objectif du groupe indépendant, qui emploie 250 salariés, est d’élargir l’offre, à la fois « dans le neuf et l’occasion », et de se diversifier dans de nouveaux métiers, comme l’élévation de personnes ou l’hébergement de chantiers. Une extension du périmètre géographique est à l’étude, en Nouvelle-Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes. Dans ses régions historique, Occitanie et Sud, le maillage du réseau se poursuit, avec des ouvertures récentes d’agences à Fréjus, Toulon et Castres.
Par ailleurs, le métier de loueur de véhicules n’échappe pas à la révolution digitale. « Un data scientist nous a rejoints. Il croise les données relatives à la rentabilité des machines chez tel et tel client, sur la variation de prix en fonction des demandes, sur le ciblage de clients à risque… » Sofilec va aussi lancer des inventaires de ses parcs (6500 engins TP et 2500 véhicules utilitaires) par drones, en équipant les machines de puces RFID. « Le gain de temps sera considérable », observe le dirigeant.
De la procédure de sauvegarde à la levée de fonds
En 2020, Sofilec a levé 5 millions d’euros auprès de Sofilaro, Sud Croissance/MultiCroissance et Irdi Soridec. « Ces fonds régionaux avaient été pris dans la procédure de sauvegarde de l’entreprise, dix ans plus tôt. Ils contribuent aujourd’hui à son essor », se félicite Antoine Le Quellec. Le rebond de l’entreprise est notamment dû à un revirement de stratégie, avec l’abandon de la concession au profit de la location. « La concession induit une relation tripartite. Je devais respecter la stratégie du constructeur, même en cas de désaccord. Or, ce qui m’intéresse, c’est le service au client. »
La procédure de sauvegarde l’a amené à réfléchir à plusieurs erreurs, comme « l’usage abusif de la promotion interne, qui peut amener à un dépassement de seuil de compétences du fait d’une démagogie de l’employeur, une croissance mal maîtrisée, ou une trésorerie négligée », n’hésite pas à reconnaître celui qui, à 58 ans, passe peu à peu les manettes à une nouvelle équipe menée par le directeur général, Jean-Sébastien Vaills.
Hubert Vialatte
Sur la photo : Sofilec propose du matériel de chantiers en location à ses clients. Crédit : Sofilec.