Spatial/drone. Le groupe Mistral se restructure pour mieux se déployer

L’année 2023 démarre tambour battant pour le groupe Mistral avec l’installation d’un bureau d’ingénierie à Toulouse, d’un atelier d’intégration et de test, près de Muret, et le lancement opérationnel de Space4Earth, un nouvel outil pour développer des applications de navigation satellite.

En 2023, Mistral franchit une étape cruciale dans son développement. Le groupe composé de trois sociétés - M3 Systems France et Belgique, spécialisées en géolocalisation par satellite (GNSS), et Boréal, dédiée aux drones d’expérimentation et de surveillance aérienne - se restructure pour mieux se développer. En janvier, l’ingénierie, qui comprend dix employés, est regroupée dans un unique bureau à Toulouse, sur le site de coworking Multiburo, allées Jean-Jaurès. Au centre-ville, cette implantation stratégique permet au groupe de recevoir des clients et d’assurer des entretiens des futurs collaborateurs. 

En mai, le bâtiment de 300 m², situé à Lavernose-Lacasse, à une trentaine de kilomètres de Toulouse, accueillera les équipes de Boréal, jusque-là installées à Castanet-Tolosan. Ce centre d’innovation, appelé Innov Lab, abritera les ateliers d’intégration et de test et sera doté d’un showroom. "Pour l’instant, on utilise des conteneurs pour stocker les drones", souligne Marc Pollina, fondateur et dirigeant du groupe. "On va voir comment vont évoluer les choses."

Space4Earth, un nouvel outil

Tout a commencé il y a 23 ans. Après une expérience professionnelle à l’Agence spatiale européenne (Esa), Marc Pollina fonde M3 Sytems pour réaliser des études R&D pour le système de navigation européen Galileo, porté par le Cnes. En parallèle, le dirigeant se met au service d’Eurocontrol. Et, pour coller à la demande de cette organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, il fonde la filiale M3 Systems Belgium. Depuis, l’entreprise, qui s’est diversifiée dans la conception d’un logiciel de tests pour le GNSS, s’est invitée sur le marché de l’automobile et du ferroviaire, et à l’international. Parmi ses clients, Toyota, Stellantis ou encore Ford.

En 2015, Marc Pollina passe un cap : il rachète Boréal, qui conçoit et fabrique un drone de 25 kilos, de longue élongation, capable de voler 250 km autour du poste de pilotage et jusqu’à 800 km de distance franchissable. Ce drone, d’une envergure de 4,20 mètres, autonome sur une durée de huit heures, obtient, en septembre 2020, l’autorisation de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) de voler « hors vue ». Une étape fondamentale qui autorise la société à surveiller les zones de pêche illégale pour la préfecture de Guyane. 

Désormais, le groupe Mistral, qui emploie trente-huit personnes et réalise un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros, regarde vers l’avenir : il vient de lancer Space4Earth. "Je souhaite développer des applications de navigation satellite, intégrées dans une station au sol, un drone, ou à bord d’un satellite", explique Marc Pollina. Aux prémices de ce nouveau projet, Mistral espère trouver des partenaires, parmi les fabricants de satellites, d’ici dix-huit mois.
Audrey Sommazi

Sur la photo : Quatre exemplaires du drone Boréal ont été fabriqués en 2022. Crédit : Boréal SAS.

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Source : https://www.touleco.fr/Spatial-drone-Le-groupe-Mistral-se-restructure-pour-mieux-se,37703