​Ce lundi, la CGT assigne Thales Alenia Space pour mise en danger de la santé des salariés

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Lundi 15 septembre, ​la direction de la branche spatiale de Thales comparaîtra devant le tribunal judiciaire de Toulouse pour « violation de l’obligation de prévention et mise en danger de la santé des salariés​ » dans le cadre du déploiement du plan de restructuration.

La CGT avait alerté la direction de Thales Alenia Space à de multiples reprises sur les risques psycho-sociaux que fait peser le plan de suppression de 980 postes en France sur les salariés. Cette réorganisation, lancée en mars 2024, prévoit de supprimer 650 postes à Toulouse, le siège social de la filiale française, et 330 emplois à Cannes. En vain. Alors, la quatrième organisation syndicale de la branche spatiale du groupe Thales, détenue par Thales (67 %) et Léonardo (33 %) et spécialisée dans la fabrication de satellites, a décidé d’agir en assignant à jour fixe – une procédure d’urgence qui permet d’obtenir un jugement au fond dans des délais plus rapides qu’en référé - l’entreprise pour « ​ violation de l’obligation de prévention et mise en danger de la santé des salariés​ ». Celle-ci comparaîtra devant une formation collégiale (trois magistrats) du tribunal judiciaire de Toulouse ce lundi. La décision sera mise en délibéré.

« ​ Le 19 juin, un salarié a eu une conduite suicidaire en lien avec le travail. Puisque nous craignons à tout moment de nouvelles déclarations de salariés en épuisement professionnel, voire un suicide, nous avons décidé d’agir dans l’urgence », explique Thomas Meynadier, délégué syndical CGT, élu au Comité social et économique (CSE) de Toulouse et au Comité social et économique central (CSEC).

L’organisation syndicale n’est pas la seule à alerter sur les conditions de travail dégradées. Le 19 mai lors d’une réunion de suivi du plan de suppression de postes, le rapport du psychologue du travail mentionnait que des salariés présentaient un risque sévère à très sévère de passage à l’acte suicidaire. Le 16 juin, le cabinet d’expertise Technologia présentait les résultats de son enquête menée entre le 14 mai et le 6 juin. Cette étude révélait​ que 58 % des 1607 participants sur un effectif de moins de 5000 salariés, se situaient dans une zone de risque « modérée à élevée » ; 57 % d’entre deux déclaraient un état de fatigue chronique et 52 % avouaient déborder fréquemment ou systématiquement de leur temps de travail.

​Une centaine de CDI

De son côté, la direction « ​ tient à rappeler que la santé et le bien-être de ses salariés font l’objet d’une attention constante de la part de l’entreprise ». « ​ La qualité de vie des salariés a toujours été la priorité de Thales Alenia Space, et l’est d’autant plus dans le cadre d’un processus de transformation », explique le groupe, précisant qu’il avait mis en place « des moyens spécifiques pour accompagner les managers et les salariés dans le cadre de son plan de redéploiements interne, en y associant ses partenaires sociaux ».

La CGT espère l’arrêt du plan de suppression de postes. Cette réorganisation, qui a déjà supprimé 730 postes, a été suspendue en juin pour une durée de six mois. Car, entre-temps, le carnet de commandes du groupe s’est rempli. Et pour assurer la fabrication des satellites, un plan d’embauches d’une centaine de postes en CDI est en cours.
Audrey Sommazi

Sur la photo : Plusieurs centaines de salariés s’étaient rassemblées en mars dernier devant l’entrée du site de Toulouse pour protester contre le plan de suppression de postes. Crédit : Rémy Gabalda-ToulÉco.. Crédit : Rémy Gabalda - ToulÉco.

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Source : https://www.touleco.fr/%E2%80%8BCe-lundi-la-CGT-assigne-Thales-Alenia-Space-pour-mise-en,48169