Biostimulants, géolocalisation, grippe aviaire... Les chercheurs de l’Inrae au cœur des enjeux de société

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Le centre Inrae Occitanie Toulouse met en avant l’impact de ses recherches sur la société et sur les transformations du secteur agricole soumis à de multiples crises (transition écologique, épizooties, etc.). Il valorise notamment les travaux de trois de ses chercheurs en région.

L’Inrae veut prouver qu’il a des impacts concrets sur la société. Les travaux de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ne peuvent se résumer à l’invention de quelques produits alimentaires emblématiques comme les fraises gariguette, les pommes ariane ou le blé Ebly. Transition écologique, souveraineté alimentaire, épizooties, l’institut veut répondre présent face à certains grands enjeux actuels. « Nos recherches ont des véritables retombées sociétales. Elles contribuent réellement aux transformations souhaitables et nécessaires des systèmes agricoles et agroalimentaires », assure Pierre-Benoit Joly, président du centre Inrae Occitanie-Toulouse et délégué régional Inrae depuis 2020. Il est d’ailleurs spécialiste de l’étude sociale des sciences, techniques et innovations.

« Un travail de longue haleine qui se fait sur le terrain »

L’Inrae Occitanie-Toulouse a ainsi décidé de mettre en avant trois de ses chercheurs. Sandra Bensmihen, chercheuse CNRS au Laboratoire des interactions plantes-microorganismes (Inrae-CNRS) s’intéresse à la manière dont les racines interagissent avec des microbes qui les aident à mieux pousser. Ses travaux ont participé à la mise au point d’une gamme de biostimulants qui permettent aux agriculteurs une augmentation de rendement de 3 à 5 % sans utilisation de pesticides. « Ils sont désormais utilisés dans de nombreux pays du monde sur des plantes comme le soja ou le maïs », indique Sandra Bensmihen.

Wilfried Heintz, ingénieur de recherche Inrae, mène ses travaux au sein du laboratoire Dynamiques et écologie des paysages agriforestiers (Inrae-Toulouse INP-EI Purpan). Il participe au projet Centipède RTK qui offre une solution libre d’accès, peu coûteuse et fiable de géolocalisation au centimètre près, utilisable en particulier dans le secteur agricole. « Cette innovation permet un travail de grande précision, une utilisation moindre d’intrants et un peu moins d’efforts pour nos agriculteurs. Cela a un impact important sur leur vie professionnelle », affirme Wilfried Heintz.

Enfin, Mathilde Paul est professeure en épidémiologie à l’École nationale vétérinaire de Toulouse. Elle conduit ses recherches au laboratoire des Interactions hôtes-agents-pathogènes (Inrae-ENVT). Elle est spécialiste de la lutte contre la grippe aviaire et de la cartographie des risques sur le sujet. « L’identification des facteurs de transmission des virus de la grippe aviaire permet aux éleveurs d’identifier les mesures clés nécessaires pour protéger leurs animaux, et aux décideurs publics de mieux cibler les mesures de prévention et de lutte à mettre en œuvre à l’échelle nationale », explique Mathilde Paul. Ces mesures auraient permis d’éviter des pertes économiques évaluées à un peu plus d’1 milliard d’euros par l’Assemblée nationale pour l’épizootie de 2021-2022. « C’est un travail de longue haleine qui se fait sur le terrain, en dialogue avec les agriculteurs et tous les acteurs locaux », confie la chercheuse. De quoi battre en brèche le cliché du chercheur, enfermé dans son labo.
Matthias Hardoy

Sur les images : Images d’illustration des divers projets du centre Inrae Occitanie-Toulouse. Crédit : Centre Inrae Occitanie-Toulouse ou Adobe Stock.

Le centre Inrae Occitanie-Toulouse en chiffres :

* 710 titulaires Inrae dont 200 chercheurs
* 581 personnels contractuels
* 1037 personnels partenaires
* 401 doctorants
* 113,37 millions d’euros de budget en 2024
* 6 nouveaux brevets déposés et 616 publications scientifiques en 2024
* 21 unités consacrées à la recherche
* 15 plateformes et plateaux techniques
* 20 % des effectifs de l’Inrae.

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Source : https://www.touleco.fr/En-Occitanie-l-Inrae-veut-montrer-des-chercheurs-au-coeur-de-la,48315