Le Challenge des Gentlemen, une campagne pour « prévenir les cancers masculins encore tabous »

Mathieu Roumiguié, quels cancers concernent particulièrement les hommes ?
Le cancer des testicules, dont l’un des facteurs de risque est la cryptorchidie (testicule non descendu dans le scrotum, NDLR), est un cancer qui survient dans une tranche d’âge assez jeune : 15-49 ans avec des pics d’incidence vers l’âge de 30 ans. Comme beaucoup de cancers localisés, sa présentation est très souvent asymptomatique et son pronostic reste relativement bon et dépendant du stade de diagnostic.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme : 59.800 nouveaux cas ont été recensés en France en 2023.

Quel est l’objectif de la campagne Le Challenge des Gentlemen ?
Les cancers masculins sont encore tabous car ils touchent les organes génitaux. Ils peuvent être associés, dans le cadre de traitements, à des problèmes d’érection pour la prostate ou de fertilité pour le testicule. Aussi, la Ligue contre le cancer de Haute-Garonne reconduit en novembre pour la cinquième année sa campagne digitale d’information qui se décline sur les réseaux sociaux, via Facebook, Instagram, Youtube et Twitter. Le Challenge des Gentlemen®, dont Vincent Clerc est une nouvelle fois l’ambassadeur officiel, présente les gestes à adopter tout au long de la vie d’un homme autour de messages de prévention, de témoignages, de défis et de recettes. Cette campagne vise plusieurs objectifs : communiquer sur les cancers masculins, informer les hommes, les encourager à en parler et à se faire dépister.

Quelles sont les bonnes pratiques pour obtenir un diagnostic précoce et avoir un meilleur pronostic ?
Les sociétés savantes, comme l’Association Française d’Urologie, préconisent l’autopalpation des testicules à la recherche d’une masse sur le testicule. Car celle-ci peut conduire à une prise en charge précoce et rapide afin de limiter le risque d’évolution de la maladie et de traitements autour de la chirurgie qui peuvent être associés à des effets secondaires, comme la chimiothérapie et autres.
Pour le cancer de la prostate, la détection individuelle précoce est recommandée, elle consiste à un dosage du PSA dans le sang à partir de 50 ans et un examen clinique par toucher rectal.

Sur la photo : Mathieu Roumiguié, professeur et chirurgien urologue dans le département d’urologie du CHU de Toulouse.