Les anti-LGV tentés par des actions coup de poing

En 2023, les opposants aux LGV Bordeaux-Toulouse (GPSO) et Montpellier-Perpignan (LNMP) veulent mieux se coordonner et mener des actions plus spectaculaires pour attirer davantage l’attention des médias et du grand public

En 2022, les opposants aux lignes à grande vitesse du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) et à la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) soutenues par l’État et par des grandes collectivités comme les Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, ont continué à donner de la voix. À la fin de l’année dernière, les associations anti-LGV ont manifesté par exemple à Sète contre la LNMP et à Feugarolles (Lot-et-Garonne) contre la GPSO. Les panneaux sauvages contre les lignes à grande vitesse (en particulier en Nouvelle-Aquitaine) n’ont cessé de se multiplier à l’entrée de villages, aux croisements des grands axes sur le tracé.

Mais en ce début 2023, les associations se questionnent sur leurs modalités d’action. « Nous avons beau être soutenus par des élus, multiplier les manifestations, nous n’arrivons plus à capter l’attention des médias. Lorsqu’on voit que le mouvement contre les bassines à Sainte- Soline est arrivé à faire venir toute la presse, cela nous fait vraiment réfléchir. On se dit qu’il nous faut des personnes plus ultras avec nous. S’il y avait une ou deux ZAD sur le tracé, cela serait très différent », explique Charles, de l’association TGV en Albret. Selon ce restaurateur du village de Feugarolles, les différentes associations et collectifs mobilisés contre le GPSO travaillent actuellement à « une meilleure coordination ».

Les précédents de Sivens et Notre-Dame-des-Landes

« Nous devons mener des actions plus coup de poing, plus médiatiques. Il faut occuper le terrain. Sur le tracé de la LGV, que nous considérons comme une zone à défendre, nous voulons nous mobiliser davantage », prévient Simon, membre du collectif Non LGV 33, dont le groupe Facebook, très actif, rassemble aux alentours de 3000 personnes. Les opposants ont sans doute en tête les luttes victorieuses contre le projet de barrage de Sivens, qui a coûté la vie du jeune militant Rémi Fraisse en octobre 2014, ou contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, abandonné en 2018. Si des procédures juridiques sont encore en cours, la priorité selon les deux militants est de faire « basculer l’opinion publique » de leur côté. « La crise énergétique, le réchauffement climatique de plus en plus évident jouent contre ces grands projets inutiles et imposés comme la LGV », estime le Lot-et-Garonnais Charles, qui plaide pour « des travaux sur les petites lignes de train du quotidien ». « Comme c’est du ferroviaire, on met en avant l’aspect décarboné et écologique, mais le tracé va détruire des zones naturelles, les chantiers vont utiliser des carrières, des camions polluants qui marchent au gasoil. Le projet sera rentable au niveau carbone mais seulement à long terme. Certaines études parlent de 2050, voire 2060 », affirme le Girondin Simon, ancien ingénieur reconverti dans le maraîchage. Il se dit prêt à « aller jusqu’au bout ».
Matthias Hardoy

Sur la photo : Des panneaux anti LGV. Crédit :D.R

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Source : https://www.touleco.fr/Les-anti-LGV-tentes-par-des-actions-coup-de-poing,37728