« Une entreprise, c’est grisant quand ça démarre. Puis l’activité s’installe, on devient une petite PME. Et ensuite, qu’est-ce qu’on fait ? On transmet le groupe en attendant la retraite ? Je suis seulement dans la quarantaine. Pourquoi ne pas vouloir aller plus loin ? », interroge Antoine Roux, le fondateur de PrintOclock, le spécialiste toulousain de l’impression en ligne. L’entreprise, qui a célébré cette année ses quinze ans, veut en effet ouvrir de nouvelles perspectives pour poursuivre un développement déjà important. En 2022, elle aurait réalisé 15,9 millions d’euros de chiffres d’affaires (+35 %) et revendique plus de 240.000 commandes ainsi que 23.000 comptes clients [1].
Pour continuer sur cette lancée, PrintOclock veut continuer à investir. Un plan de 3 millions d’euros d’investissements est ainsi prévu d’ici à 2024. Parmi les derniers outils dont s’est doté l’imprimeur figure sa nouvelle presse Canon VPix. Pouvant réaliser jusqu’à 10 millions d’impression par mois, celle-ci serait « plus économe et écologique » (réduction de la consommation d’encre et utilisation de moins d’énergie notamment) que ses précédentes machines. Elle permettra à PrintOclock de répondre aux demandes d’un nouveau secteur, le marché du livre. L’imprimeur vise en effet « les éditeurs de taille moyenne et l’autoédition ».
Un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros visé pour 2023
Du changement aussi du côté de son organisation, avec « l’embauche de profils plus seniors » pour faire partie de son équipe de direction. C’est le cas notamment de deux sœurs du fondateur, Fanny et Isabelle Roux, qui ont rejoint la société au premier semestre en tant que directrice des ressources humaines pour la première et “Customer success manager” pour la seconde [2]. En 2023, l’entreprise de quatre-vingts salariés prévoit d’embaucher une dizaine de salariés supplémentaires (majoritairement des chargés de clientèle, mais aussi des ouvriers qualifiés pour son imprimerie) et ambitionne « de porter son chiffre d’affaires à 19 millions d’euros ».
L’entreprise toulousaine aimerait aussi racheter des sociétés du même secteur, dans les années qui viennent, pour qu’au jour de son vingtième anniversaire, la jeune pousse de 2008 soit devenue « à partir de Toulouse et de l’Occitanie, un groupe industriel ».
Matthias Hardoy
Sur la photo : Antoine Roux, le dirigeant du spécialiste toulousain de l’impression en ligne PrintOclock et sa machine Canon VPix. Crédit : Hélène Ressayres - ToulÉco.
Une « dimension écologique » revendiquée
L’entreprise toulousaine, qui vise prioritairement « les acteurs de la création musicale et artistique » et qui s’est fait connaître avec sa promesse de livrer ses clients « dans un délai très court, à j + 1 », s’est mise à imprimer elle-même depuis 2012. Auparavant, elle faisait sous-traiter l’impression. Aujourd’hui, elle revendique sa dimension écologique (impression de sa production sur le territoire français, en région toulousaine, sans recours au transport aérien et passage « par de grands hubs internationaux », contrairement à ses concurrents). En 2024, elle indiquera à ses clients « l’empreinte carbone relatif à leurs commandes ». Un défi pour PrintOclock est de conserver cette ambition écologique malgré le fort développement envisagé pour la société.
Antoine Roux dirige par ailleurs Yogah, entreprise qui vend des huiles et des cosmétiques anti-stress fabriqués en Occitanie à base de CBD (cannabidiol). L’entrepreneur voit dans ses deux activités « implantées dans le local », une même « quête de sens ».
Notes
[1] Au cours des dix derniers années, Printoclock aurait « quasiment triplé tant son effectif que son chiffre d’affaires », selon son dirigeant.
[2] À noter que le reste de l’équipe de direction est aussi féminine avec Isabelle Point, directrice marketing et service clients, Anne-Sophie Richard, responsable communication, Charlène Davignon, directrice de site, et Laurianne Epale, directrice Supply chain.