L’odyssée dans l’espace de E-Space est déjà fulgurante. Peut-être en raison du CV long comme le bras de son dirigeant. Le quinquagénaire Greg Wyler, fondateur de l’entreprise et président, a fait ses preuves dans le secteur. Qualifié d’apôtre du new space et de pionnier, l’Américain fonde en 2007 O3b Network puis, cinq ans plus tard, OneWeb. En 2021, il se lance dans une nouvelle aventure et crée E-Space pour développer des constellations de nanosatellites en orbite basse chargées à grande échelle de déployer des solutions et des services dans l’internet des objets (IoT). « On veut fournir un service vingt fois supérieur en matière de qualité et de débit », promet Karim Michel Sabbagh, directeur général et responsable Europe et Moyen-Orient. « Nous visons en priorité les marchés des infrastructures (transports), la défense, la sécurité ou encore les véhicules connectés et la logistique », précise-t-il.
Très vite, la jeune pousse lève 90 millions de dollars, en partie auprès du fonds Prime Movers Lab et ouvre deux centres de recherche et de développement : l’un sur la côte ouest des États-Unis, à Los Gatos en Californie, l’autre sur la côte Est, près de Boston. En 2023, E-Space mène sa première opération de croissance externe en rachetant l’entreprise CommAgility, installée à Duisburg en Allemagne. « L’équipe d’une quarantaine d’ingénieurs a des compétences dans les charges utiles et les systèmes de couverture 5G », ajoute le directeur général.
Siège social européen à Toulouse
La trajectoire de l’entreprise ne s’arrête pas en si bon chemin, même si pour l’heure E-Space en est à la phase pré-industrielle. En juin dernier, elle annonce vouloir implanter son siège social européen à Toulouse, là où E-Space dispose déjà d’une équipe de vingt-deux salariés qui planche sur l’intégration des systèmes depuis Blagnac. Une dizaine d’autres personnes doivent être recrutées à la fin de l’année pour compléter les effectifs.
Pour passer à l’industrialisation, l’entreprise est à la recherche de locaux de 22.000 m² pour produire des satellites en deux temps, fin 2025 puis fin 2026. « Nous avons dessiné les locaux et les machines et identifié plusieurs sites », indique Karim Michel Sabbagh sans toutefois donner davantage de précisions. Car des discussions sont en cours, y compris avec l’État, concernant des aides financières. Cette usine, qui emploiera 260 personnes d’ici à 2025, sera un maillon fort de E-Space puisqu’elle sera chargée de 90 % de la production de satellites et de 70 % de la recherche et du développement.
Audrey Sommazi
Sur la photo de Une : E-Space emploie 140 salariés et prévoit deux nouvelles levées de fonds en 2023 et 2024.
Sur la deuxième photo : Karim Michel Sabbagh, directeur général et responsable Europe et Moyen-Orient d’E-Space. Crédits : E-Space.
P.S. :
Tous les lundis, retrouvez l’actualité de l’aéronautique régionale sur touleco.fr.
1 Message