Le bureau toulousain d’Ikos, créé en 2013, a mené bon train son développement. Aujourd’hui, 150 personnes sont rattachées au cabinet spécialisé dans le ferroviaire, membre du réseau français d’agences de conseil présent dans une dizaine de pays [1]. À l’étroit dans ses anciens locaux, l’équipe toulousaine, vient d’emménager dans des espaces plus spacieux rue Caraman, dans le quartier Saint-Aubin.
Ikos conseille les professionnels du rail sur de nombreuses questions (conception du train, signalisation, alimentation, infrastructures, etc.) Le réseau travaille sur des grands projets comme le métro toulousain [2] ou la LGV Toulouse-Bordeaux. Parmi ses clients, on compte la SNCF, Alstom, RTE ou encore Thales. En outre, depuis 2015, sa structure de recherche et développement, nommée Ikos Lab, lui permet de développer des projets sur ses fonds propres ou pour ses clients. Parmi ces initiatives remarquables, citons notamment le projet d’hyperloop [3] mené par la société franco-canadienne TransPod. Grâce au travail de ces équipes [4], en particulier celles de Toulouse, Ikos Lab a mis au point un démonstrateur pour un convertisseur d’énergie système, nécessaire au fonctionnement de ce moyen de transport tant attendu.
Collaboration avec Alstom pour le TGV du futur
Financièrement, Ikos revendique de très bons résultats [5]. Son dernier chiffre d’affaires serait de 110 millions d’euros, alors que le bureau toulousain revendique 13 millions d’euros en 2022. D’ici quatre à cinq ans, le réseau vise les 2000 collaborateurs, dont 200 rattachés à Toulouse.
Les ambitions des cabinets de conseil sont également fortes en ce qui concerne le transition écologique. « Quand j’ai commencé à travailler à Toulouse, les ingénieurs de la Région étaient très majoritairement passionnés par l’aéronautique et ne comprenaient pas vraiment qu’on fasse du ferroviaire. Aujourd’hui, on voit des ingénieurs aéronautiques qui se tournent vers nous, car ils ont envie de travailler sur des modes de transports plus verts. Néanmoins, le train peut encore progresser. Le ferroviaire est le premier consommateur d’énergie en France. Pour réduire cette consommation, nous travaillons notamment sur l’énergie hydrogène et nous collaborons avec Alstom sur le projet de TGV du futur, le TGV M, qui doit consommer 20 % d’énergie en moins tout en ayant une capacité d’accueil 20 % supérieure et des coûts de maintenance 20 % moins élevés. Une quarantaine de collaborateurs d’Ikos sont mobilisés sur ce dossier », détaille Vincent Sarrazin.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Vincent Sarrazin,directeur général d’Ikos, cabinet de conseil spécialisé dans le ferroviaire. Crédit : Hélène Ressayres - ToulÉco.
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Mais à quoi sert un cabinet de conseil ?
« Lorsque une société décroche un gros contrat, elle n’a pas forcément la capacité d’embaucher une cinquantaine de personnes aux profils très spécialisés et ne va pas avoir forcement la charge de travail, par la suite, pour les garder. C’est là où nous intervenons, avec pour nous notre expertise technique très pointue sur les métiers du ferroviaire », explique Vincent Sarrazin.
Où sont les femmes expertes ?
Ikos revendique l’heure actuelle « entre 25 et 30 % de femmes expertes dans ses rangs ». Mais le réseau de cabinets de conseil a signé une charte de la mixité qui l’engage à faire progresser peu à peu ce chiffre pour aller vers la parité.
Notes
[1] Dont la France, l’Allemagne, la Suède, l’Espagne ou encore les États-Unis et le Maroc. Au total, 1400 personnes travaillent pour le réseau né en 2006.
[2] Doublement des capacités de la ligne B, prolongation de la ligne B et aussi travaux de la ligne C.
[3] Pour faire simple, l’hyperloop est une sorte de double tube surélevé dans lequel se déplacent des capsules transportant des voyageurs et/ou des marchandises.
[4] Une cinquantaine de personnes de plusieurs bureaux différents travaillent sur le projet depuis quatre ans environ.
[5] Jusqu’en 2021, sa croissance n’était qu’organique. C’était avant le rachat d’une entreprise (80 personnes environ) anglaise de conseil ferroviaire Aegis.