C’est une drôle de petite annonce que publie le Medes, l’Institut de médecine et de physiologie spatiales. Sous l’égide des agences spatiales française (Cnes) et européenne (Esa), cette clinique de l’espace lance la deuxième phase de son étude « bed-rest », destinée à évaluer « chez les hommes en bonne santé les mécanismes d’adaptation à 60 jours de microgravité simulée et les effets de la centrifugation et de l’exercice physique comme méthode de prévention sur l’organisme », rapporte Marine Bernat, porte-parole du Medes.
En clair, pour simuler les effets de l’apesanteur sur le corps dans le cadre des futurs vols spatiaux vers la Lune et Mars, elle est à la recherche de douze nouvelles recrues, disponibles entre février et mai 2024. Les candidats retenus sont amenés à rester en position couchée la tête inclinée à -6 degrés, et ce, durant deux mois.
Durant cette période, pas de visite de la famille, ni des amis. Seules les équipes médicales et scientifiques sont habilitées à entrer dans les chambres de deux. « La règle est d’avoir au moins une épaule sur le matelas. Le volontaire peut changer de position, téléphoner ou avoir un ordinateur », prévient la clinique spatiale, qui ajoute que la campagne dure en tout trois mois. « Il faut compter deux périodes de quinze jours, avant et après l’alitement, pour effectuer des examens de santé et de réhabilitation. »
Pour comparer l’évolution de leur organisme en fonction de leur exercice physique, les volontaires, répartis en trois groupes, ne restent pas inertes : le premier groupe effectue du vélo allongé, l’autre doit pédaler tout en étant dans une centrifugeuse en mouvement tandis que le troisième n’est soumis à aucune activité physique.
Critères de sélection
Pour être retenus, le volontaire doit être un homme âgé de 20 à 45 ans, mesurant entre 1m58 et 1m90. Il ne doit pas fumer, ne pas avoir d’allergie ni de restrictions alimentaires. En excellente santé, il pratique une activité physique régulière. Question poids, son indice de masse corporelle (IMC) doit être compris entre 20 et 27 kg/m².
Comment candidater ? Le premier contact avec le Medes se fait par mail. Ensuite, une fois les conditions expliquées, le volontaire est soumis à deux entretiens puis se soumet à des examens médicaux, à la fois physiques et psychologiques, approfondis. « Il faut être bien dans sa tête, avoir les épaules, comprendre les enjeux scientifiques. Car, nous devons éviter les abandons », précise Marine Bernat. « C’est un vrai défi personnel et une expérience scientifique hors du commun », encourage-t-elle.
Pour récompenser les volontaires, la somme de 18.000 euros leur sera versée. Quant aux résultats scientifiques de l’étude, il faudra attendre un à deux ans.
Audrey Sommazi
Sur la photo : un volontaire en test vélo allongé lors de la campagne précédente menée au printemps 2023 auprès de douze hommes volontaires. Crédits : Romain Gaboriaud - Medes.
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