En face de l’entrée de l’Oncopole, l’emblématique bâtiment à la toiture en béton voutée, occupé par la ferronnerie industrielle OMS jusqu’aux années 1990, vit ses dernières heures. Les maîtres d’ouvrage de cette opération sont les deux promoteurs Sopic Occitanie et Villes & Territoires. Lauréats en 2018, avec REC Architecture, de l’appel à projets Dessine-moi Toulouse, ils ont été mandatés pour transformer cette friche occupée en partie par l’ancien site de Sanofi, puis vendue au groupe allemand Evotec en 2015.
« Notre ambition, c’est d’apporter un lieu de vie au campus Santé du futur, qui manque de services », décrit Camille Nunes, la directrice générale de Villes & Territoires. Un cahier des charges auquel l’architecte David Rechatin a répondu par la conception d’un bâtiment entièrement constitué de béton bas carbone et réversible. « Un module sera dédié aux sports, loisirs et services. Une salle d’escalade de 750 m2 cohabitera avec une micro-crèche de 150 m2 et une vaste brasserie de 400 m2. Un autre module, de 7000 m2 environ, sera réservé à des bureaux et des laboratoires », décrit l’architecte. Un parking souterrain et un parking vélos de 200 places complèteront l’ensemble. Le montant de travaux pour cette opération s’élève à 18 millions d’euros et le bâtiment sera revendu à une foncière unique.
Amiante et risques pyrotechniques
Sur le site, l’heure est à la dépollution. Le bâti de l’ancienne ferronnerie OMS, très endommagé par des projections d’amiante lors de l’explosion d’AZF, ne pouvait pas être conservé en l’état et sa charpente est désormais méthodiquement démolie. « Le toit arrondi génère de fortes contraintes pour le désamiantage », pointe Nicolas Beco, responsable des programmes Sopic Occitanie. « Le mode opératoire habituel, qui consiste à confiner le bâti puis à désamianter, est impossible ici. Nous faisons donc tomber la charpente petit à petit, en arrosant constamment pour limiter la poussière d’amiante, puis nous récupérons les gravats pour les mettre en filière de traitement. »
L’autre difficulté rencontrée par les équipes concerne la dépollution des sols de l’ancienne Cartoucherie, lourdement bombardée au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une étude historique a été effectuée pour retracer les différents bombardements. « D’ailleurs, certaines zones ont déjà été dépolluées et aucun obus n’a été retrouvé au moment des travaux d’Evotec », indique Patrice Duchène, responsable de programmes pour Villes & Territoires. Néanmoins, l’entreprise Géomines intervient pour sonder les sols avant le début des terrassements qui seront effectués par petites couches jusqu’à 4 mètres de profondeur, par précaution, avant de creuser plus profondément.
Béatrice Girard
Sur les photos : Le Hub, bâtiment mixte de 10.000 m2, s’apprête à sortir de terre en face de l’Oncopole. Crédit : REC Architecture. // Les travaux de dépollution ont commencé sur le site. Crédit : DR.
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