La diversification, le cheval de bataille de l’hippodrome de Toulouse

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Manuel Demnard, le président de​ l’association qui exploite l’hippodrome toulousain, a ​injecté 450.000 euros pour élargir la clientèle des courses et le cercle des parieurs afin d’enrayer le recul des recettes des paris.

En juin, le monde des courses s’est donné rendez-vous à Toulouse. À l’hippodrome de la Cépière plus précisément, où les chevaux se sont fait admirer lors de leur passage​. Ces pur-sang accompagnés de leur jockey​ ont rejoint leur stalle de départ pour la course de plat, comprendre une course de galop sans obstacles.​ Dans les gradins, amateurs de courses hippiques, couples et familles avec enfants. Il faut dire que le billet d’entrée​ fixé à six euros est attractif. L’enjeu est d’attirer une clientèle plus large dans l’enceinte du quatrième hippodrome de France avec quarante-cinq jours de course par an.

« À Toulouse, comme dans toutes les grandes villes, l’offre de loisirs est telle que les habitants ne pensent pas à l’hippodrome​ », explique Manuel Demnard. Pour gagner de nouveaux spectateurs, le président de La société sportive des courses de toulouse, l’association concessionnaire de l’hippodrome qui appartient à la ville, a injecté sur trois ans 450.000 euros dans​ la création d’une aire de jeux pour les enfants, la mise en place de trois écrans géants, la modernisation de la régie de production et la rénovation totale du système de sonorisation du site​ ou encore l’installation d’un nouveau système d’éclairage en LED. Il compte aussi sur le golf de plus de six hectares au centre des pistes de chevaux et le restaurant confié à Thomas Fantini.

L’autre levier pour élargir la clientèle est le recours à l’événementiel : l’établissement, qui emploie treize salariés, organise soixante-dix événements par an. Résultat : la fréquentation a triplé, passant de 6500 visiteurs par an à 25.000 à la fin juin​ 2025. "Je pense qu’on va gagner 30.000 visiteurs cette année", annonce M. Demnard, alors que les paris​ hippiques, principale recette de l’hippodrome​, ​déclinent doucement depuis le Covid-19, en raison de la concurrence des offres de paris sportifs notamment. À tel point que le gouvernement a décidé de reprendre en main les rênes du Pari mutuel urbain (PMU) pour l’inciter à changer d’allure.

Les premières pistes de Pacte PMU 2030 dévoilée probablement à la fin du mois

Dans un communiqué publié conjointement par les deux ministères de tutelle du PMU, Bercy et le ministère de l’Agriculture, à la mi-août, le gouvernement disait "s’engager à accompagner les acteurs des courses hippiques dans un plan de transformation ambitieux et désigne un préfigurateur pour la mise en place d’un “Pacte PMU 2030” afin de soutenir la croissance de l’entreprise dans les prochaines années".

Éric ​Woerth, député de l’Oise, a été nommé pour préparer ce texte. Un choix qui ne doit rien au hasard, puisque l’ancien maire de Chantilly, un haut lieu des courses, était également ministre du Budget lorsque la loi sur la libéralisation des jeux d’argent en ligne a été promulguée en 2010.​ Les premières grandes lignes devraient être divulguées à la fin du mois de septembre ou début octobre. "Le marché s’est enrayé et il a fallu trouver des solutions. Éric Woerth​ connaît bien les problèmes de la filière hippique."
Audrey Sommazi

Sur les photos : Une course à plat à l’hippodrome de Toulouse dans le quartier de la Cépière. Crédit : Rémy Gabalda - ToulÉco.

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Source : https://www.touleco.fr/%E2%80%8B%E2%80%8B%E2%80%8BToulouse-La-diversification-le-cheval-de-bataille-de-l,48047