« Les personnes à l’épreuve du cancer ont besoin de trouver du sens dans leur activité professionnelle »

Publirédactionnel 

Partager cet article

Anticiper, préparer, accompagner le retour à l’emploi des personnes atteintes d’un cancer, tout en sensibilisant les entreprises à la maladie et ses conséquences au travail... De sujets au cœur du programme élaboré à la fois par la Ligue contre le cancer de Haute-Garonne et Marijul RH, le cabinet de conseil et de formation installé à Labège. Explications croisées entre les deux dirigeantes Marie-Ange Léophonte et Sophie Roques.

Comment est née la coopération entre la Ligue contre le cancer de Haute-Garonne et Marijul RH, le cabinet de conseil et de formation ?
Marie-Ange Léophonte : Aux alentours de 2009-2010, la Ligue contre le cancer de Haute-Garonne a souhaité développer des soins de support gratuits au bénéfice des malades. On a observé, à ce moment-là, que le retour et le maintien à l’emploi posaient des difficultés et des inquiétudes. La Ligue se devait de trouver des solutions pour accompagner ces personnes ainsi que les entreprises. On s’est alors rapproché de Sophie Roques, la fondatrice de Marijul RH, pour co-construire un programme d’accompagnement en deux volets : un pour les salariés et les demandeurs d’emploi, le second pour les entreprises.
 
Sophie Roques, pouvez-vous présenter le dispositif pour le retour ou le maintien dans l’emploi des personnes atteintes d’un cancer ?
Sophie Roques : Il est important de préciser que nous constatons de façon quasi systématique que, pour les personnes traversant l’épreuve du cancer, l’échelle de valeurs a bougé. Ces personnes ont besoin de trouver du sens dans leur activité professionnelle. Il y a une sorte de sentiment d’urgence de vie qui apparaît, avec des prises de conscience fortes pendant la durée de la maladie. On observe également la crainte de se retrouver dans une situation de stress, par peur.
Nous recevons ces personnes, qui sont la plupart du temps en fin de traitement, dans le cadre d’un entretien d’accueil pour répondre à un premier niveau de questions qui portent sur des aspects juridiques, tels que l’utilité de la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Puis, dans un second temps, nous proposons un parcours d’accompagnement sur le maintien dans l’emploi aux personnes qui s’interrogent sur le sujet. Ce court bilan se compose de quatre entretiens qui leur permettent de se distancier par rapport au contexte de travail. On les aide à repérer et à verbaliser ce qui leur crée de l’anxiété et à élaborer un portefeuille de compétences de façon à ce qu’elles puissent être rassurées.
Nous proposons un autre parcours d’accompagnement au retour à l’emploi pour les personnes inscrites à Pôle emploi avant l’arrêt maladie ou des salariés qui présentent une incapacité physique et psychique en reconversion professionnelle. Il s’agit alors de les aider à bâtir un portefeuille de compétences, faire un point sur les goûts et les intérêts de façon à poser des hypothèses de projet professionnel concret et réalisable.
En parallèle, nous animons quatre ateliers par an à la Maison de la Ligue contre le cancer de Haute-Garonne. Le prochain, ouvert aux patients inscrits accompagnés par la Ligue, porte sur la RQTH. Il se déroulera le 12 décembre en matinée.
 
Quels sont les critères auxquels doivent répondre les patients pour bénéficier de ce programme ?  
Sophie Roques : Toutes les personnes que nous recevons ne sont pas forcément accompagnées. Nous évaluons leur besoin par le biais de questions exploratoires qui portent sur la motivation. À noter que c’est Ligue contre le cancer Haute-Garonne qui flèche les patients et qui prend intégralement en charge le coût financier, à raison d’une vingtaine par an. Depuis 2012,nous avons accompagné 155 personnes. 
 
Marie-Ange Léophonte, comment parler du cancer en entreprise ?  
Marie-Ange Léophonte : Le cancer est une réalité dans le monde du travail, sachant que quatre personnes atteintes de cancer sur dix sont actives. Prendre en compte les situations de cancer relève de la responsabilité sociétale et morale (RSE) de l’entreprise. Et les actions menées sur le cancer contribuent à améliorer le bien-être des collaborateurs et la performance au sein de l’entreprise. La Ligue aide à sensibiliser les collaborateurs à la problématique cancer et aux répercussions éventuelles sur l’emploi et déploie des actions de prévention avec les équipes, grâce à son programme Lig’entreprises engagées contre le cancer. Elle a également élaboré avec les personnes malades un serious game en ligne ou en présentiel, pensé comme une activité pédagogique et ludique sous forme de questions/réponses autour de trois temps de la maladie : l’annonce, durant les traitements et la reprise du travail. Cela permet d’ouvrir le dialogue sur la maladie au sein de l’entreprise, d’aider à l’accompagnement d’un collègue malade et de créer un éveil des consciences. Avec ce jeu, la Ligue parle de l’intérêt du temps partiel thérapeutique, de la convalescence et des conséquences de la maladie sur le travail, tels que des effets secondaires des traitements comme les troubles cognitifs, les troubles de l’attention, de la mémoire, la fatigue... Rassuré sur son retour à l’emploi ou sur sa reconversion professionnelle, le salarié doit être accueilli dans l’entreprise.

Sur la photo : Marie-Ange Léophonte, directrice générale de la Ligue contre le cancer de Haute-Garonne, et Sophie Roques, fondatrice et gérante de Marijul RH, le cabinet de conseil et de formation. Crédit : DR.

Plus d’infos : } }

www.liguecancer31.fr et www.marijul.com

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco.fr/Les-personnes-a-l-epreuve-du-cancer-ont-besoin-de-trouver-du,40087